41 ans et 105 morts au compteur !
Mercredi 7 février 2024, la chaîne de radio panafricaine Africa N°1 aurait eu 43 ans. Après sa fermeture en 2019, les anciens agents désormais constitués en association ont plutôt choisi de célébrer le week-end écoulé la mémoire de leurs 105 collègues décédés, dont un grand nombre sans avoir bénéficié de leurs droits légaux.
Créée en 1981 et détenue jadis par l’État gabonais (35%), l’État libyen (52%) et par des investisseurs privés français (13%), Africa N°1 aurait célébré ses 41 ans ce lundi 7 février 2022. La radio panafricaine s’est malheureusement éteinte après une longue période d’agonie en 2019 à la suite du retrait officiel de la partie française.
Deux jours avant la date d’anniversaire de la création de «la voix de l’Afrique», ses anciens agents ont lancé les manifestations de recueillement, par le biais de la messe des 40 jours du décès de Patrick Nguéma Ndong combinée à une messe de requiem pour les 105 défunts de la maison. Moment d’intense émotion donc, cet après-midi-là, à la Cathédrale Sainte-Marie de Libreville.
Sous la coordination de Ghislain Etoughet, président du Bureau provisoire de l’Association des Anciens de la Radio Africaine, Fanny Ella Assa et Georgette Bonga Bakissi se sont avancées sur l’estrade de la Cathédrale Sainte-Marie pour énoncer, un à un, les noms des disparus. On a ainsi entendu : Patrick Nguéma Ndong, Tundé Fatundé, Boubacar Kanté, Kabiné Kouyaté, Yves Roger Yébéka, Tchimpupu wa Tchimpupu, Gassimou Sylla, Roger Ondo Oyono, Marguerite Bayimbi, Gaston Didace Singangoye, Pierre Bouka, John Joseph Mbourou, Omer Léonce Rembendambia, Louis-Claude Moundziéoud Koumba, Grégory Ngbwa Mintsa, Alain Saint-Pierre, Ledoux, Jerry, Francis Salah Ngouah-Beaud, Ronny Mba Minko,… Certains parents des défunts ne se sont pas retenus pour exprimer leur émotion. Cette journée du souvenir est la toute première activité organisée par l’Association.
Le 7 février, date de création de la Radio, devait se tenir une «journée pour des retrouvailles festives», mais pour des raisons indépendantes de sa volonté, liées notamment à l’état dans lequel se trouve la concession d’Africa N°1, et surtout à l’absence du ministre d’État chargé de la Communication, en mission à l’étranger, l’Association a décidé de reporter cette cérémonie «à une date ultérieure».
L’objectif du collectif, à moyen terme, est la mise en place d’une caisse de secours destinée à apporter un appui à «ceux qui sont le plus en difficultés. L’Association des Anciens d’Africa N°1 n’est pas à confondre avec le syndicat des anciens agents qui, lui, se charge de défendre les intérêts corporatistes de ces personnels. Elle n’est pas non plus un regroupement de personnes venues pour revendiquer la relance de la Radio : «Cela est du ressort de la puissance publique, même si l’association peut aider à passer des messages en haut, au vu de ceux qui composent le bureau provisoire de l’association», a tenu à préciser un membre de l’association.
La structure entend tout simplement relancer «l’Esprit Africa N°1» ayant toujours caractérisé la vie des agents de cette maison, autour du triptyque «Solidarité, Fraternité, Entraide». L’idée de la création de la caisse de secours y tire donc tout son sens : «Tenons-nous la main et n’oublions pas de prêter main forte à ceux qui sont dans le besoin», a lancé à cet effet un ancien technicien, membre de l’association.
Créée début-janvier, l’Association des anciens agents d’Africa N°1 voit le jour lors des obsèques de Patrick Nguéma Ndong dont la prise en charge pendant sa longue maladie a choqué ses anciens collègues de travail. Plus jamais ça et c'est précisément un des éléments déclencheurs de tout ce qui se passe aujourd’hui.
«Pour lancer les activités de cette association, nous avons voulu commencer par cette messe hommage à ceux qui nous ont précédés dans l’au-delà. C’est un hommage mérité, et nous estimons qu’ils le méritent. Ils ont su faire de cette radio la troisième radio du monde. Nous avons été touché quand l’un d’entre nous était malade et que nous soyons dans l’incapacité de l’aider», a expliqué Gislain Etoughe.
L’Association des Anciens d’Africa N°1 regroupe près de quatre-vingts membres. Il s’agit d’anciens journalistes, animateurs-producteur, techniciens et personnels administratifs.
Qu'ils reposent en paix ! Les soixante qui restent, croupissent dans la misère en attendant désespérément leurs arriérés de salaires...
Source Gabonnews
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