« Je le Jure » est la formule consacrée et prononcée par les nouveaux impétrants lors de la cérémonie de prestation de serment du 20 septembre dernier qui a permis de les sensibiliser sur les valeurs de probité qui régissent la corporation.
Il a fallu du temps, 10ans déjà depuis le dernier concours d’admission au barreau du Cameroun. Ils sont 738 avocats stagiaires camerounais de la région du Centre qui ont prêté serment à tour de rôle à la Cour d’Appel de Yaoundé. Une situation qui ne laisse pas insensible Adeline Fouegoum, représentante du bâtonnier de l’Ordre des avocats pour les régions du Centre, Sud et de l’Est. Dans son propos, elle adresse ses souhaits au barreau du Cameroun« qui tient avec la Cour d’Appel du Centre une audience sauvée étant donné qu’elle se tient après plus de dix années d’attente de l’organisation de l’examen d’entrée au stage d’avocat dans notre pays ». Pour remédier à cela, Mbah Eric Mbah, bâtonnier du barreau du Cameroun plaide auprès des pouvoirs pour la tenue régulière du concours. « Nous menons une plaidoirie, j’ai discuté avec le gouvernement sur le bien-fondé de lancer le concours d’admission au barreau du Cameroun chaque année, à cet effet, nous gardons espoir », assure-t-il.
Responsabilité
Nonobstant ce hic et griefs, évoqués supra, cela n’a pas déteintsur l’ambiance du jour. La représentante du bâtonnier de l’ordre des avocats pour les régions du Centre, Sud et de l’Est, a rappelé avec emphase aux jeunes apprenants de travailler en toute responsabilité. « Il est impérieux d’attirer l’attention des impétrants qu’au-delà de la toge noire, du costume de travail de l’avocat dont le port doit rester conforme aux exigences légales à savoir strictement au Palais de justice et nulle part ailleurs, ni dans la rue, ni dans les bars. C’est une valeur d’obligation de serment de l’avocat à savoir la probité. La probité chez l’avocat stagiaire, consiste à respecter le décor imposé par la justice et avoir un comportement irréprochable dans la droiture, l’honnêteté et l’éthique, elle pose le problème de la responsabilité de l’avocat stagiaire ». «Vous avez l’obligation de respecter les engagements et devoirs que vous impose la formule du serment.
Désormais jouissant des droits que vous confère le serment, vous êtes astreint au devoir de dignité, de conscience, de probité, et d’humanité », martèle-t-elle. Dans une société où sont questionnées les valeurs « l’avocat doit être exemplaire, exercer et agir avec professionnalisme, en toute indépendance, point de compromission », souligne Me Adeline Fouengoum. Elle renchérit: «La probité de l’avocat, dans un environnement professionnel potentiellement enclin aux tentations multiples à savoir la facilité, la corruption, au blanchiment des capitaux restera le socle de succès et la force de notre corporation ». La leçon inaugurale empreinte du rappel à l’ordre est entériné par Moussa Ganava, Secrétaire général de l’Ordre, représentant du bâtonnier pour la région du Nord. Pendant les deux ans de stage les impétrants sont astreints au conseil de l’Ordre du parrain, ils sont appelés à être assidus aux audiences, ils sont appelés à travailler sur les dossiers confiés par leurs parrains, ils n’ont pas droit de prendre un dossier, ils sont encore des apprenants. C’est après deux ans de stage concluant qu’ils vont passer au grade d’avocat, au cas échéant, les moins assidus reprennent le stage pour un an, au bout de quatre ans c’est la radiation », conclut-il.
Victor Désiré Bassy, avocat stagiaire
C’est un sentiment de joie et de satisfaction, après plusieurs années d’attente…
« Le serment d’avocat à l’image que je porte est sacré. C’est ce serment qui fait de l’avocat ce qu’il est. Sans serment, on n’est pas avocat. Il faut avoir prêté serment devant les juridictions étatiques pour devenir avocat. C’est ça la valeur juridique du serment. La cérémonie qui se tient ce jour, ne peut que susciter un sentiment de joie, de satisfaction après plusieurs années d’attente, aujourd’hui enfin mon rêve devient réalité. Avec certains de mes confrères impétrants, nos rêves se sont réalisés parce que nous avons bravé beaucoup de difficultés et nous sommes fiers d’être enfin dans cette corporation du barreau du Cameroun ».
Propos recueillis par Olivier Mbessité
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