C'est à la faveur de la signature de la convention minière y relative du 30 juillet 2024 au Hilton hôtel de Yaoundé entre l'État du Cameroun et la société CAMALCO SA, filiale camerounaise de la Société Australienne CANYON RESOURCES LTD suite à trois permis de recherche d'une durée de trois ans non renouvelable obtenu le 11 juillet 2018.
Avec la loi n°2023/014 du 19 décembre 2023 portant Code minier, le Cameroun a affiché sa volonté de modernisation avec pour objectif de contribuer durablement à la croissance et au développement du pays pour son émergence en 2035. Selon le rapport ITIE Cameroun de 2021, la contribution du secteur extracteur est de 3,93% au PIB, de 14,34% aux recettes de l'État, de 31,15% aux exportations et de 0,67% à l'emploi. La part de la mine solide aux revenus extracteurs est autour de 1%. Une contribution faible au regard du potentiel réel inexploité.
La cérémonie de la pose de la première pierre de la mine à ciel ouvert est prévue courant 2025. Pour l'unité de traitement de la bauxite en Alumine, elle sera soumise à l'État du Cameroun dans un délai de deux (2) ans à compter de la date de signature de ce permis d'exploitation. Quant à celle relative à la pose de la première pierre de l'unité de traitement, elle est envisagée six (6) mois à compter de la date de l'étude de soumission de l'étude de faisabilité détaillée.
Parlant des infrastructures connexes à l'exploitation minière, elles feront l'objet des contrats spécifiques à passer entre les différentes structures concernées les ports de Douala et de Kribi pour ce qui est du terminal minéralier et de Bolloré/Camrail pour le rail. Outre les emplois directs et indirects, ce projet va générer dès sa première année d'exploitation des retombées financières avec 10% des parts gratuites à l'État du Cameroun, 3% de la taxe advalorem de la valeur marchande, 5% du taux de production du produit marchand, contribution au fonds de développement du secteur minier de 1% du CA d'affaires hors taxe, contribution au compte spécial de développement des capacités au taux de 1% du CA HT, des droits de concession domaniale fixés à 100 000 FCFA/km²/an, la taxe à l'exportation au taux de 2% et l'ouverture du capital aux nationaux de 10%.
Le permis de Minim Martap objet de cette convention a une superficie de 499km² et est situé dans les arrondissements de Tibati, de Ngaoundal et de Martap départements du Djerem et de la Vina, région de l'Adamaoua. Selon l'étude de faisabilité, il s'agit des réserves prouvées de 99,1 millions de tonnes de bauxite à 51,6% d'Alumine et 2,4% de Silice pouvant faire l'objet d'une exploitation industrielle avec une cadence de production d'environ cinq millions (5MT) de tonnes de bauxite par an sur une période de 20ans.
Cette signature s'est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement et d'une délégation de l'entreprise CAMALCO SA conduite par son directeur général qui a salué cette belle initiative.
Réactions
Pr Fuh Calistus Gentry, Minmidt
« C'est un événement historique que le Cameroun vient de signer avec CAMALCO la convention pour l'exploitation de la Bauxite de MINIM MARTAP avec une spécificité, celle de lier l'exploitation à l'industrie. On a exigé et obtenu de nos partenaires la transformation de la bauxite en Alumine au Cameroun. Une industrialisation qui coutera au moins deux milliards de dollars, les retombées seront multiples en plus du secteur énergétique grâce aux efforts que Camalco SAeffectuera, exploiter l'usine de transformation sans oublier son implication sur le chemin de fer. Les infrastructures connexes seront mises sur pied sur le site d'approvisionnement et à la gare de Makor. C'est pourquoi le Cameroun devra tirer beaucoup de bénéfices en terme des retombées. 5% sur le partage de la production, 3% pour la taxe ad valorem, 10% comme part de l'État dans le capital avec possibilité d'augmenter jusqu'à 20%, l'impact environnemental avec les emplois directs et indirects, la formation de la main d'œuvrelocale pour le transfert des compétences, la liste n'exhaustive pas mais les retombées sont pour les communes riveraines au projet ».
Kildadi Taguieke Boukar, gouverneur de l'Adamaoua
« Merci beaucoup, je suis très heureux d'être un témoin privilégié de cette signature de convention. Relativement, la bauxite est présente uniquement dans la région château d'eaudu Cameroun dans deux départements (le Djerem et la Vina). Comme moi, vous avez suivi les trois sites de bauxite qui seront mise en exploitation. Je voudrais exprimer ici au nom des populations de l'l'Adamaoua, notre satisfaction vis à vis du chef de l'État. Le rêve est devenu une réalité, plusieurs fois programmé, cette fois-ci, on tient le bon bout. Je voudrais surtout dire que les emplois des jeunes resteront à n'en point douter comme la plus value, cette lutte contre le chômage de nos jeunes ».
Rana Pratap Singh, DG Camalco S.A
« C'est un honneur et un privilège d'être ici aujourd'hui pour ce moment historique pour notre compagnie et le Cameroun. Pour Camalco SA filiale de l’entreprise australienne, c'est une fierté pour nous de voir l'aboutissement de cet important projet. Nous sommes reconnaissant envers tous les partenaires de tout ordre pour l'aboutissement. Nos remerciements à toutes autorités camerounaises pour tous les efforts qui ont permis la signature de ce jour ».
Clément Noumsi
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