Les ménages pour obtenir un sac de riz de 50 kg au prix de 15000 FCFA en ce mois de « janviose » sont contraints de se lever tôt, de braver les agressions, le rang sous la canicule et des empoignades verbales.
L’opération de lutte contre la vie chère lancée par le ministre du Commerce (Mincommerce) Luc Magloire Mbarga Atangana expose la misère, et l’indigence de l’ensemble des Camerounais. Etranglés par l’inflation des couts des denrées de première nécessité, ils sont infantilisés, pour se procurer un sac de riz de 50Kg au prix de 15 000fcfa. C’est une scène rocambolesque et cocasse que l’on vit depuis les fêtes de fin d’année au Boulevard du 20 mai de Yaoundé. L’on observe des femmes comme des veuves assises à même le sol sous la canicule, et reçoivent des injonctions pour s’aligner. Elles sont pour la plupart venue disent à l’aurore. « Je suis venue tôt le matin, j’ai eu mon ticket ou numéro, mais on nous informe que le riz est fini, or il n’en est rien du tout», lâche une dame.
Pour plus de renseignement, un responsable, souligne que pour être servi, il faut venir à 2heures du matin jusqu’à 6heures. Ceux qui viennent à 8h ou 9h ne peuvent pas être servis. Pour montrer les failles de cette mesure une dame mécontente peste : «ça fait quatre jours que je viens ici, c’estle même refrain, je quitte mon domicile à 3heures je brave les agressions, arrivée ici je ne suis pas servie. On constate que les nantis du pays sont servis, ils prennent 10 sacs et plus. Comment une personne peut-elle prendre dix sacs de riz, est-ce c’est pour manger, je ne pense pas, beaucoup vont justement revendre au quartier, ou dans les zones reculées.Alors que cette campagne est lancée, pour les couches à faibles revenus. On souffre dans notre propre pays le Cameroun ».
Corruption
En dépit des difficultés soulevées par les dames, d’autres déplorent les pratiques de corruption. « On observe que les vendeurs perçoivent de l’argent de personnes qui n’ont pas le ticket exigé. Le sac de riz est vendu au prix de 17 000 FCFA et plus. Il faut souligner que la campagne de promotion des denrées est lancée depuis le 22 décembre 2024. A cette date, le riz coutait 12 000 FCFA, après le constat de la ruée des populations, on a augmenté à 12 500fcfa au final ils ont ajouté 2 500 FCFA. C’est ce qui justifie le prix de 15 000 FCFA à l’heure actuelle.
Pour que la corruption finisse dans ce pays, il faut une forte dose de sensibilisation mais aussi une forte répression, car ceux qui sont aux affaires profitent de la misère des populations et nous méprisent davantage », s’indigne un monsieur. La parade de la misère au boulevard du 20 mai remet en cause la réelle volonté des pouvoirs publics à lutter contre l’inflation au Cameroun. L’opération vient d’être lancée à Douala. C’est à se demander s’il ne s’agit pas là d’une récupération à des fins politiques avec la campagne électorale certaine bien que lointaine. Beaucoup se demandent si le Mincommerce est devenu commerçant ? Pourquoi ne pas baisser le prix du sac de riz sur le marché ? Ce business ne fait-il pas ombrage aux vendeurs qui ont les taxes et impôts à payer à l’Etat ?
Dans tous les cas c’est un aveu que la lutte contre la vie chère est un échec. Puisque depuis 2020, l’inflation est perceptible. Les ménages souffrent et l’autosuffisance alimentaire n’est pas la chose du monde la mieux partagée. Certes le Cameroun fait face aux nombreux aléas exogènes et endogènes, il est urgent pour les pouvoirs publics d’élaborer des mesures structurelles et non conjoncturelles pour permettre à tous les Camerounais de bien vivre et de pouvoir manger à leur faim.
Olivier Mbessité
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