Cameroun : Vague de licenciements dans la fonction publique – Les enseignants et médecins en première ligne
- wilfriedfrancky
- 14 mars
- 2 min de lecture
Une purge massive dans la fonction publique camerounaise

Le gouvernement camerounais a récemment procédé à une vague de licenciements touchant près de 5 000 fonctionnaires et agents publics. Cette mesure drastique s'inscrit dans une vaste opération d’assainissement du fichier des personnels de l’État, initiée par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative.
Selon Joseph Le, ministre en charge du dossier, plus de 95 % des personnes concernées sont des enseignants et des médecins, deux catégories pourtant essentielles au bon fonctionnement du pays. Cette décision intervient alors que de nombreux fonctionnaires démissionnent pour tenter leur chance à l’étranger, à la recherche de meilleures opportunités professionnelles et d’un cadre de vie plus attractif.
Les enseignants et médecins, principales victimes

Les chiffres avancés par les autorités révèlent une tendance alarmante : les départs massifs touchent en grande majorité le secteur éducatif et celui de la santé. En raison de salaires jugés insuffisants et de conditions de travail difficiles, plusieurs enseignants et médecins préfèrent quitter leur poste pour exercer ailleurs, notamment en Europe ou en Amérique du Nord.
Face à cette situation, le ministre Joseph Le a insisté sur le fait que la majorité des fonctionnaires concernés étaient sous contrat avec l’État. Il a également précisé que certains agents titulaires ont été purement et simplement révoqués.
Une crise qui fragilise l’éducation et la santé
Le départ en masse des enseignants risque d’avoir des répercussions directes sur le système éducatif, déjà confronté à un manque criant de personnel qualifié. Avec des milliers de professeurs en moins, la qualité de l’enseignement pourrait être fortement impactée, menaçant l’avenir de nombreux élèves camerounais.

Du côté du secteur de la santé, la situation est tout aussi préoccupante. La perte de nombreux médecins risque d’alourdir la charge de travail des praticiens restants et de rallonger les délais de prise en charge des patients. Dans un pays où l’accès aux soins demeure un défi pour de nombreuses populations, cette saignée dans les effectifs médicaux pourrait aggraver la situation sanitaire.
Le défi du gouvernement : rendre la fonction publique attractive
Joseph Le a tenu à nuancer l’idée selon laquelle la fonction publique camerounaise ne serait plus attractive. Selon lui, plusieurs fonctionnaires méconnaissent les avantages de leur statut et prennent la décision de partir sans mesurer les opportunités qu’ils laissent derrière eux.
Cependant, pour endiguer cette fuite des talents, des réformes en profondeur semblent nécessaires. L’amélioration des conditions de travail, la revalorisation salariale et la mise en place d’un environnement professionnel plus compétitif pourraient permettre de limiter ces départs massifs et de stabiliser les secteurs vitaux de l’éducation et de la santé.
Alors que le Cameroun fait face à cette crise administrative sans précédent, l’avenir de milliers d’élèves et de patients repose désormais sur les solutions que le gouvernement saura apporter à cette problématique cruciale.
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