C'est l’objectif de la conférence de presse donnée ce lundi 15 avril 2024 à l'hôtel Djeuga Palace de Yaoundé par l'ONG Coalition Plus. C’était en prélude à la 12ème conférence internationale Francophone sur le VIH/SIDA, les hépatites, la santé sexuelle et les maladies émergentes (AFRAVIH 2024) qui s'ouvre ce mardi 16 avril au palais des congrès.
Cette conférence presse aura permis aux différents intervenants d'apprécier à sa juste valeur, le travail des pairs éducateurs dans la pyramide des soins de santé communautaire. Après le mot de bienvenue du responsable Afrique de Coalition plus Papa Abdoulaye Deme, nous avons eu la présentation de Mach-houd Kouton représentant Onu sida Afrique de l'Ouest et du centre, puis celle de Brice Bambara du fonds mondial, de Loïc EBO GTR CNLS/Centre et enfin le témoignage de Florent Ateba pair éducateur qui a exprimé les aléas de ce métier qu'il effectue avec passion. Les hommes et femmes de médias ont eu droit à des échanges pour améliorer leur compréhension et la nécessité d'en faire un métier décent à plein temps. La rencontre de Yaoundé servira de déclic à cette démarche qui somme reste louable.
Réactions
Papa Abdoulaye Deme, chef bureau Afrique Coalition Plus
« Coalition Plus est une union d'organisations internationale de la société civile qui travaille pour l'accès à la santé et également sur les problématiques des droits humains à travers le monde. Le but de cette conférence de presse, était de partager les initiatives de Coalition Plus mais des autres partenaires sur la question de la reconnaissance en tout cas du métier de Pair éducateur, parce que nous savons tous que les pairs éducateurs sont les maillons essentiels de la lutte contre le VIH. Aussi dans d’autres domaines de la santé, ils jouent un rôle important. Les statistiques au niveau mondial l'ont prouvé, il y a les évidences qui montrent aujourd'hui le rôle important que ce pair éducateur jouent. Nous sommes dans une organisation globale et représenter dans ce métier qui fait intervenir plusieurs partenaires techniques et financiers dont la reconnaissance de ce statut de pair éducateur. Il y a beaucoup d'étapes, nous avons mis en place les initiatives comme une Talk force régionale, qui va aujourd'hui soutenir le plaidoyer que nous faisons, nous avons également prévu travailler avec les institutions étatiques, nous remercions le niveau régional qui va pouvoir offrir cette certification, reconnaître et donner toute la garantie nécessaire pour ce métier et au bénéfice du grand public. Il y a des mécanismes d'encouragement des pairs éducateurs à travers des plans d'actions qui vont être opérationnels à travers lesquels nous travaillons, pour rappel nous intervenons dans 53 pays dans lesquels nous avons les plateformes dans lesquelles nous essayions de faire en sorte que dans chaque pays qu'il ait déjà la disponibilité d'une charte des pairs éducateurs, la disponibilité d'un référentiel qui décrit le travail (tâches, conditions de travail des pairs éducateurs). Nous allons mobilisés les partenaires techniques et financiers pour revaloriser et donner beaucoup plus de ressources aux pairs éducateurs y compris leurs salaires ».
Mach-houd Kouton, conseiller régional ONU sida pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre
« Plus que jamais on a besoin des pairs éducateurs. Vous savez c'est ceux qui permettent aux personnes les plus marginalisées ou plus vulnérables au VIH de pouvoir accéder aux services. Plus ça avance, plus encore on a besoin d'eux car leur rôle est parfois sujet de violences ou de stigmatisations comme vous l'avez suivi lors des témoignages. Tout cela remet au centre le besoin d'avoir des pairs éducateurs qui soient protégés, protégés par leur formation, par les systèmes qui sont mis en place par des certifications. C'est-à-dire d'avoir un travail digne, protégé, qui s'inscrit dans un mécanisme de formation, supervision, suivi et c'est à ce prix que nous aurons des pairs éducateurs qui sont là cheville ouvrière, le socle de la réponse au VIH. Vous savez pour l'Onusida, mettre fin au SIDA, c'est mettre fin aux inégalités. Et pour ça une des interventions clé c'est que 30% des services (dépistages et traitements) soient menées par les organisations communautaires, 60% des préventions soient menées par les organisations communautaires (pairs éducateurs) donc aujourd'hui plus que jamais, on a besoin des pairs éducateurs pour une réponse au VIH SIDA. De même, nous l'avons vu avec la pandémie du Covid, ils doivent faire partie à part entière de la pyramide sanitaire car ce sont eux qui construisent la confiance l'ingrédient essentiel d'un système de santé, car ils ont un vécu, un savoir-faire, une formation et un engagement au service de la communauté ».
Clément Noumsi
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