Les maires sont venus de toutes les régions du pays, certains ont accepté de nous donner leurs impressions et leurs attentes suite à l’organisation de ce 1er forum national sur l’enregistrement universel des naissances.
Réactions
Raymond Epassy Doumbe, 1er adjoint au maire de Dizangue, région du Littoral
« Le forum est la bienvenue car nous avons beaucoup de problèmes sur le terrain car comme vous le savez, Dizangue regorge une forte communauté des déplacés internes du NO/SO avec la présence de deux agro-industries. La densité commence à bien faire et le problème des distances entre les villages et le chef-lieu de la commune. Ainsi beaucoup, d'enfants naissent sans acte naissance, les délais de 90 jours semblent faire problème parce qu’il est difficile de trainer les enfants devant le juge avec les témoins pour qu’il puisse autoriser l'établissement de l'acte. Nous demandons aux pouvoirs publics de nous permettre même dans un moment ultime de nous penser sur ce problème d'actes de naissance ».
Yannick Ayissi Eloundou, maire de Yaoundé II région du Centre
« Nous avons recensé les citoyens de notre commune qui ne disposaient pas d'actes de naissance, près de 2000 cas, et toutes les diligences ont été faites mais nous sommes butés au niveau du tribunal parce que pour permettre à la procédure d'aller jusqu'à son terme, il y a justement des diligences qui doivent être faites auprès des instances judiciaires. Nous pensons qu'au terme de ce forum, nous puissions avoir des facilités car il y a un coût financier énorme surtout pour toutes ces familles démunies. C'est un droit et cet acte de naissance donne à tous, le droit à l'éducation, à la santé, à la nationalité et bien plus. Cela engendre les coûts en terme de régularisation pour permettre à ces personnes de pourvoir en bénéficier. La tranche la plus concernée se sont les enfants et il est donc question de trouver les solutions pérennes qui pourront aider à établir les actes de naissance aux enfants qui en sont dépourvus. Et à travers ce forum, nous espérons qu'il y aura des solutions qui seront trouvées à cette problématique. Déjà en prélude à ce forum, il y a cet atelier de préparation d'Ebolowa en Mars dernier où j'ai pris part. Et je peux vous rassurer les maires ont travaillé d'arrache pieds avec les responsables du Minddevel et de l'UNICEF. Je crois qu'aujourd'hui justement tout ce qui avait été dit ce jour-là sera proposé et suggéré aux maires durant ces deux jours pour qu'au terme ce forum, qu'une charte de tous les maires du Cameroun sera signé pour faciliter à la majorité des camerounais surtout des enfants qui n'ont d'actes de naissance de pourvoir en bénéficier. Le plus important, c’est de pérenniser cette action afin d'éviter qu'à l'avenir certains ne s'y retrouvent plus ».
Mme OSIANEBOM épse ENANGA, maire de NITOUKOU région du Centre
« Je vous assure, c'est un problème de volonté et de détermination. Je vous partage l'expérience de Nitoukou qui n'est pas couvert par les opérateurs mobiles mais nous avons pu installer une connexion internet pour être en contact avec la direction du Bunec. Nous lavons l'avons fait pour sauvegarder nos informations et nous avons fait une advocacy au DG du Bunec qui est venu nous installer un logiciel avec tout son appareillage qui nous permet de faire de la numérisation de nos documents. Cela est possible ailleurs car Nitoukou fait partie des communes à faible revenus très endettés, Yes we can. Comme l'a dit le responsable de l'UNICEF l'a dit si nous voulons vaincre ce fléau d'enfants fantômes, on doit avoir une volonté commune ».
Mamadou Ahiwa, maire de Ngong région du Nord
« Je suis contre le fait de rallonger le délai de 90 jours, même si on laisse 5ans il y aura toujours des retardataires. Nous devrons prendre à bras le corps ce problème d'absence d'actes de naissance, prendre le taurreau par les cornes et chaque exécutif municipal doit se déployer pour arriver à résorber ce déficit d'actes de naissance. Au niveau de Ngong, nous avons recensé 19 682 enfants qui n'ont pas d'actes de naissance et avec les acquis de ce forum je reste convaincu que nous pouvons rattraper le gap ».
Clément Noumsi
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