3 jours de cérémonies funéraires passant par des soirées artistiques d’hommage, Aï-jo Mamadou, le lion blanc a été inhumé, samedi 9 novembre 2024 à Nanga-Eboko dans la haute-Sanaga.
Aï-jo Mamadou, auteur d’une quinzaine d’albums en 30 ans de carrière, qui traitent d’une multitude de thématiques touchant entre autre l’amour, la liberté, le pardon dans le mariage et l’intégrité, laisse derrière lui tout un héritage musical ancré dans l’univers du Bikutsi. Éteint le 20 septembre 2024 des suites d’une longue maladie, il a finalement été inhumé le week-end dernier, samedi 9 novembre 2024 à Nanga-Eboko.
Le dernier adieu a connu une présence massive de sa famille artistique, amis et connaissances, venus soutenir la famille du lion blanc. Une séparation plus que douloureuse qui rappelait les bons moments vécus de près ou de loin avec cette étoile du bikutsi. Artiste aux grands messages, dont la verve a su ébranlé les cœurs, s’imposait tant sur les rings de boxe que dans les studios de musiques, nous proposant des magnifiques opus . Son titre « levez les doigts » dont le message est d’une stylistique qui conscientise et invite à la tolérance continue à demeurer un véritable carton, un régal qui gardera à jamais Aï-jo Mamadou dans le cœur de ses fans.
Le sexagénaire laisse 9 enfants, dont 3 garçons et 6 filles. Martin Magloire Meva’a dit Aï-jo Mamadou, dans ses dernières aventures d’artiste musicien nous a proposé l’EP Tara Zamba, où il traçait déjà sa route vers le monde céleste. Comme le dit un dicton populaire : « nul ne sait le jour ou l’heure », il l’avait compris lorsqu’il sortait de l’un de moment de grave maladie en 2022.
La leçon majeure, savoir contribuer à la sanctification de son existence sur terre dans tout ce que nous faisons. Son coffre à musique s’est donc refermé dans des mélodies faites de louanges et célébration, d’un homme qui aura donné de sa voix pour les sans voix, décrochant 3 prix canal d’or, la distinction de meilleur artiste 2006, meilleur artiste masculin en 2004, meilleur parolier en 1997, le prix CRTV, l’artiste camerounais de l’année 1997.
On retiendra également que dans sa carrière de boxeur, qu’il a pratiqué la boxe française de savate-poings, remportant le titre de champion du Cameroun et vice-champion d’Afrique pourtant peintre-tapissier comme formation de base. Aujourd’hui, il s’est hissé parmi les étoiles qui nous berceront jusqu’à l’éternité. Bon voyage le lion blanc.
Bertin BIDJA
Comments