l'État du Cameroun doit encadrer la carrière de ses talents.
C'est ce que pense l’enseignant d'université Djilo depuis l'annonce du décès dans des conditions précaires de Ndongo Ebanga, ancien boxeur et médaillé olympique le 06 mars 2024 à l'hôpital de la CNPS à Yaoundé. Le pédagogue déclare que l'État doit mettre une politique sur pied qui valorise le sportif à la retraite.
Ndongo Ebanga, une tranche de vie du médaillé de bronze aux JO de Los Angeles en 1984.
Le Cameroun a perdu un sportif de notoriété mondial. Martin Ndongo Ebanga est le deuxième boxeur du pays à hisser haut le drapeau du Cameroun lors d'une compétition internationale. Il a pris part aux jeux olympiques de Los Angeles en 1984 et a remporté une médaille de bronze. Il est décédé le 06 mars 2024 à l’âge de 57 ans à l'hôpital de la CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale), à Yaoundé où il était interné. Ndongo Ebanga fut l'un des plus grands boxeurs d'Afrique. Il est né le 23 mars 1966 et a connu ses moments de gloire dans la catégorie des poids légers (moins de 60 kilogrammes), au début des années 1980. Après les jeux olympiques de Los Angeles de 1984, il participe aux jeux africains de Nairobi au Kenya en 1987 et est couronné d’une médaille de bronze. Il comptait 10 titres de champion du Cameroun.
De retour des jeux africains, il prend une décision courageuse. Martin Ndongo Ebanga va à la conquête du titre mondial de la WBC ( World Boxing Council), des supers légers en 1992. Dans cette aventure il passe à côté du titre mais gagne en expérience. Par la suite, il devient entraîneur et forme des jeunes à l'exemple de Ndamen Njikam. Bien après il est le responsable de la fédération camerounaise de boxe. Depuis l'annonce de sa disparition à Yaoundé, ses conditions de vie précaire ont été révélées au public. L'enseignant d'université Djilo qui l’a connu et très proche des milieux de boxe, pense que l'État devrait encadrer les ressources de ces talents durant leur moment de gloire : ‹‹ Ndongo Ebanga est l’un des plus grands boxeurs camerounais. Je l'ai connu au début des années 1980 à Douala. Martin était champion du Littoral. Il a porté le drapeau du Cameroun haut a l'époque où la boxe n'était pas très vulgarisée au pays. C'est grâce à ce monsieur que le Cameroun a vu son drapeau flotter pour la deuxième fois aux jeux olympiques en 1984 à Los Angeles. C'était un maître de la boxe. Malheureusement à sa retraite il a vécu une misère indescriptible ››, Déclare Gilbert Djilo, enseignant d'université.
Martin Ndongo Ebanga n'a pas eu une retraite heureuse.
L'enseignant d'université Djilo a connu Ndongo Ebanga. Il révèle que l'ancien médaillé de bronze aux jeux olympiques de Los Angeles de 1984 n'a pas connu une retraite glorieuse. Pour lui les sportifs de haut niveau devrait prendre conscience des réalités de leur corps de métier qui ne garantit pas une retraite heureuse : ‹‹ Les gars vivaient au jour le jour. Dès que quelqu'un a une cagnotte il va la dilapider oubliant que plutard les forces ne seront plus les mêmes. Les sportifs doivent vivre sur la base des réserves qu'ils auraient gardé du moment où leur étoile est au firmament. C'est cette absence d'anticipation de la vie qui fait que de nombreux sportifs se retrouvent dans une précarité indescriptible en retraite ››.
l'État doit encadrer les ressources de ses talents.
Le ministère des sports et de l'éducation physique doit mettre sur pied une politique qui oblige les acteurs sportifs à verser une partie de leur gain à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale CNPS, afin d'assurer une retraite paisible.
En rappel, Martin Ndongo Ebanga n’est pas le premier boxeur camerounais à mourir dans la précarité en retraite. Dans le passé,son illustre prédécesseur lui aussi médaillé aux JO de Mexico en 1968, Joseph Bessala a vécu dans la précarité au quartier omnisports à Yaoundé jusqu’à sa mort.
J. Patrick DJON
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