L’amphithéâtre 250 de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) a servi de cadre le mercredi 20 novembre 2024 en début d’après-midi à la conférence-dédicace et de présentation au public de l’ouvrage « L’Etat de l’Afrique » la situation du continent africain.
Placée sous la modération du Dr Jules DOMCHE, le public venu nombreux a eu l’immense plaisir d’écouter tour à tour le préfacier, le Pr Jean-Emmanuel PONDI, la note de lecture du Pr Joseph Vincent NTUDA EBODE, les mots de l’auteur qui a rendu un hommage mérité à ses illustres ainés qui ont accepté de l’accompagner dans cette aventure. Le directeur central Arthur PANGO des éditions Afrédit SA a salué l’abnégation de cet auteur qui en est à son quatrième essai. Cet ouvrage qui est un thermomètre du continent à une période donnée (2023) sert aussi de boussole pour les années à venir. Dans un style particulier, l’auteur essaie de démêler les chevaux en établissant des liens pour rendre la réalité africaine intelligente. Au bout du périple, c’est 303 pages de sept (7) chapitres dynamiques qui se décomposent en vingt-cinq (25) tendances isolées.
Les principales thématiques décrivent les réalités du continent, les conflits, les guerres, les crises ou encore les foyers de tensions, une situation qui n’est pas figée comme pour paraphrasé le Pr Joseph Vincent NTUDA EBODE « à peine on a saisi le stable, que l’instable se produit ». Comme pour nous désunir, plusieurs concepts sont en branle, les élections et la démocratie, le développement de l’Afrique, la place de l’Afrique dans le monde d’aujourd’hui pourtant une question se pose, quelle est notre vraie identité ?
Dans une démarche méthodique le Dr Maurice SIMO DJOM part d’un constat simple, la volonté de changer de paradigme, plusieurs tendances sont présentes sur le continent, sujet de convoitise depuis la nuit des temps de toutes les puissatemp. Et l’Afrique trouve en ces nouveaux partenaires que constituent les BRICS (Brésil, Russie, Afrique du Sud, chine, et Inde) une terre fertile pour développer un nouveau type de partenariat de qualité qui peut être bénéfique pour les Africains. Cet ouvrage est un narratif d’une Afrique fière d’elle-même, forte et prospère devant les nouveaux paradigmes auxquels le monde est confronté.
Le déclic est venu des mouvements observés en Afrique de l’Ouest qui ont sonné le glas d’une Afrique qui s’apitoyait sur son sort avec une ferme volonté des africains à parler de leur problème et de donner leur vision du monde. Sans prétention aucune, c’est une boussole pour la jeune génération afin de former une masse critique qui va s’enraciner sur le continent pour que nos enfants ne soient pas demain prisonniers d’un système que nous avons entretenu et nourri.
Dr Maurice SIMO DJOM, auteur
« Pour nous les africains d’aujourd’hui, il est hors de question pour nous d’avoir pour référence les écrits de ceux qui ont réduits en esclavage pour mieux assoir leur domination sur nos peuples. Cet ouvrage intitulé « l’Etat de l’Afrique » est une fenêtre ouverte à aux africains pour qu’ils commentent eux-mêmes leur propre histoire. Quand vous avez un ouvrage de géopolitique écrit par les occidentaux, ils parlent clairement des autres continents et ne viennent évoquer notre continent qu’en annexe, cela est en notre défaveur d’où les défaites géopolitiques ou géostratégiques du continent. Nous pensons qu’il est temps pour les africains de s’affirmer et de dire où est ce que nous souhaitons aller. Nous avons besoin de notre propre encyclopédie, nous devons savoir prendre la parole, expliquer nos dynamiques et dire dans quelle direction nous souhaitons cheminer et il n’y a personne qui puisse le faire pour nous mieux que nous. Le mouvement final qui a travaillé durant toute l’année 2023, c’est l’expression de nouvelles dynamique et le continent est divisé en tendance. Mais lorsqu’on regroupe les tendances et les dynamiques, on se rend compte d’un mouvement général, l’Afrique est en train d’agrandir sa marge de manœuvre car au départ on n’avait pas droit au chapitre comme en 1885 à Berlin ou encore plus proche de nous la conférence YALTA ou encore les institutions de Brettenwood. Malgré son rôle marginal, de manière progressive et méthodique, les africains doivent l’admettre qu’en relation internationale, il n’y a pas d’amis et que les autres ont adopté une stratégie et nous devons avoir la nôtre. Je ferais peut-être un tome II ou III mais je ne pourrais pas le continuer tout seul, c’est un travail gigantesque ou toutes les contributions seront la bienvenue. Nous devons approfondir pour savoir quelle est la situation réelle de l’Afrique, c’est cela qui nous permettra de prendre les bonnes décisions car si vous ne savez pas faire le bon diagnostic, vous saurez administrer le bon traitement. Sur ces deux dernières décennies l’Afrique a été victime et acteur car si vous avez constaté, ce qui a tout bouleversé, c’est la guerre en Libye qui a favorisé l’instabilité dans certains états mais le sahel a connu une révolution avec l’AES. Les africains ont le devoir d’écrire leur propre histoire. Certains chefs d’états africains ont été assassinés en mondovision au cours de ces vingt dernières années, par rapport à cela nous sommes dans l’obligation de raconter ce qui s’est passé afin que plus jamais ça ».
Clément Noumsi
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