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Cosmétiques au romarin

EDITORIAL: Election de Joshua Nambangi Osih à la tête du SDF

"clap de fin d’une certaine idee du changement"


Le congrès du Social Democratic Front (SDF) s’est achevé le 29 octobre dernier à Yaoundé, dans une indifférence quasi générale. Pour l’opinion, ce parti, qui fut lancé dans le sang le 26 mai1990 à Bamenda, a pratiquement cessé d’exister, tant il ne représente plus grand-chose sur l’échiquier politique national.


De guerres fratricides en collusions plus ou moins explicites avec le pouvoir en place, le parti du Chairman Ni John Fru Ndi, a fini par devenir l’ombre de lui-même. Laminé dans son fief original par la crise des séparatistes Ambazoniens, il peine à exister sous la coupe d’une grande frange de la population, qui vie et ne croit plus qu’à la Sécession. Ce parti, qui avait pour fief principal les Régions anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, est pris en étau entre un idéal fédéraliste incarné par les Pères Fondateurs et un recul séparatiste désormais promu par les Ambazoniens. Ni John Fru Ndi en fit les frais, lui qui, de son vivant, avait été Kidnappé par deux fois par des éléments sécessionnistes. Pour échapper aux assauts incessants de ces derniers, il dût s’exiler aux Etats-Unis d’Amérique, ne retournant sur sa terre natale qu’au stade terminal d’une maladie, qui eut finalement raison de lui.


Le SDF ou Suffer Don Finish, comme le dénommait alors affectueusement le slogan populaire, a connu plusieurs fortunes. N’ayant pas pu accéder au pouvoir en 1992, suite aux élections présidentielles, année où sa popularité était à son apogée, il connut alors une lente descente aux enfers. Dans un premier temps, il fut reproché à ce parti politique son absence d’idéologie et de programme politique. Au plan interne, il y avait surtout la volonté d’instaurer une dictature de ses organes dirigeants, notamment le National Exécutif Comitee, sur le restant de l’organigramme du parti. Les militants issus des autres instances, n’avaient souvent pas les moyens de recours susceptibles d’instaurer une véritable démocratie interne. Il y avait également la question de l’omniprésence des Founding Fathers, (Pères Fondateurs), qui avaient le droit de véto, y compris sur les décisions prises par des membres issus des instances dirigeantes les plus hauts placées tels le National Exécutive Commitee.


Le SDF fut profondément marqué par des purges internes, ce qui suscita l’exode de ses cadres vers d’autres formations politiques, qu’ils avaient souvent tôt fait de créer. Cet exode atteignit son apogée avec la création du MRC. Le MRC apparaît alors, comme un agrégat des déçus du SDF, coalisé d’avec quelques forces progressistes et des attentistes qui n’avaient pas encore jusque-là, pris position sur l’échiquier politique, national, attendant l’arrivée d’une véritable force, capable d’insuffler un changement réel. L’apparition du MRC, fut pour ces forces attentistes, quelque peu salvateur. Mais une telle apparition ne fit pas que du bien au sein du SDF. Elle signifiait également une profonde remise en cause des objectifs, des moyens et des fins de ce parti. Or, il ne fit pas le nécessaire aggiornamento pour une remise en cause effective. Bien au contraire, on observa plutôt un rapprochement de plus en plus marqué entre les cadres de ce parti, y compris Ni John Fru Ndi lui-même, et le pouvoir en place. Le SDF n’apparaissait plus alors aux yeux de l’opinion camerounaise, que comme un supplétif du parti au pouvoir le RDPC, un appendice de ce dernier, incapable de contredire, de mieux faire entendre sa différence, et de prendre des positions courageuses, y compris celles qui fâchent le régime de Yaoundé.


Ce parti, en panne d’idées, était dirigé de plus en plus par des personnages falots, dont les accointances d’avec le pouvoir, sont du reste de notoriété publique. Ce sont ces personnes qui, hier encore au cours du récent congrès, ont eu à manœuvrer pour se hisser à la tête de ce parti politique pour au moins cinq années. C’est dire si le SDF qui naguère fut le roc sur lequel les Camerounais espéraient un changement de régime, n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même.






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