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Cosmétiques au romarin

Entretien avec Junior Ngadja Nyabeyeu : ‹‹ c’est l'haltérophilie qui m’a choisi ».


A.E.E : Vous pratiquez l'haltérophilie depuis plusieurs années aujourd'hui. Comment êtes vous entré dans l'haltérophilie ?

 

L'haltérophilie m'a choisi d'une manière particulière en 2010 alors que je faisais la classe de 4 ème. Dieu m'a fait grâce et m'a donné la force physique.  Pour la petite histoire, ma grande sœur Céline appartient à une réunion des ressortissants de Baloua, une communauté dans le Ndé. Elle partageait cette réunion avec Paul Tchangue, un monsieur qui formait les jeunes champions. Ma sœur a vu ma force débordante elle est allée voir ce monsieur s'il pouvait faire quelque chose pour moi. Lors de notre premier rendez-vous à Bepanda vers le petit marché j'ai vu des sportifs pratiquer l'haltérophilie et j'ai pris goût. C'était un mercredi au quartier Bepanda petit marché. Les débuts n'ont pas été facile parce-que je jouais également au football et l'haltérophilie ne se mélange pas avec les autres sports. Cette année j'ai eu une fracture du tibia et ça m’a valu une année blanche. Après ce choc j'ai abandonné le football au détriment de l'haltérophilie.

 

A.E.E : Est-ce que tes parents ont accepté cette trajectoire ?

 

Oui les parents ont accepté chez nous les parents donnaient l'opportunité aux enfants de choisir leurs trajectoires. Même si on lui propose de faire quelque chose il faudrait que lui même manifeste la volonté de se lancer. Lorsque j’ai vu les autres pratiquer l'haltérophilie j'ai eu la passion de me lancer. Mon père et ma mère m'ont donné les bénédictions. Jusqu’aujourd’hui j'ai le soutien de la famille.

 

A.E.E : Vous avez honoré le Cameroun aux 13ème jeux africains 2024 d’Accra au Ghana. Comment l'équipe s’est préparée pour prendre part à ces jeux ?

 

Notre préparation a été difficile. Car nous avons un soucis de matériels, comme vous pouvez le constater c'est ici que nous travaillons. Nous n'avons pas le matériel, nous essayons de ne pas considérer cela comme un obstacle. On se dit que peut-être les autres souffrent ailleurs plus que nous. Psychologiquement nous travaillons pour que cette insuffisance du matériel n'impacte pas notre performance. Aussi que lorsqu’on arrive à une compétition les gens retiennent que le continent était présent.  

Cette préparation était doublement difficile parce que je sortais d'une blessure. Avant les préparatifs des jeux africains nous étions au championnat du monde où je suis rentré avec une belle performance. Cette compétition a eu lieu au mois de février 2024 juste à quelques jours du début des jeux africains.

 

A.E.E : Comment se sont déroulés les jeux africains à Accra ?

 

Nous sommes partis aux jeux africains avec le stress de savoir que les dirigeants comptent sur nous. Les premiers athlètes qui concourent en haltérophilie chez  les moins de 81 kg remportent les médailles de bronze et d'argent. L'or était encore attendu et j'étais le dernier à aller le chercher malgré le stress pour hisser haut le Cameroun. J'avais en face de moi un égyptien qui était un adversaire de poids et un mauricien. L'objectif premier était de chercher la médaille en argent avant de chasser l'or. Sauf que la stratégie n'a pas produit le résultat escompté. J'ai débuté le premier essai à 152 kg que j’ai réussi et j’ai mis la barre à 161 kg que j'ai manqué. J'ai choisi cette charge parce-que l'adversaire a fait 163 kg dont il m'a donné 11 kg d'écart. Je me suis remis en question malgré les soucis de santé. Je suis allé chercher 192 kg à l'épauler jetée au premier essai que j’ai réussi. Mon adversaire a demandé 193 kg qu’il a réussi. Moi j'ai demandé 201 kg au deuxième essai, il a demandé 202. Je suis allé au duel j’ai réussi 201 kg ce qui faisait de moi médaillé d'or. Il est allé chercher 202 kg qu’il a manqué. Puis il demande 203 pour que je passe avant lui, je fais signe à l'encadreur de me préparer 205 kg. Il est contraint de passer avant moi et échoue le 203 kg une seconde fois. Dès cet instant je suis confirmé médaillé d'or au deuxième mouvement à l'épauler jetée. C'est la première médaille en or du Cameroun à Accra. Sauf que ce n’était pas fini. Il fallait passer à la deuxième vague de 205 kg pour avoir la médaille totale. C'est cette deuxième vague qui permet qu’on chante l'hymne du pays vainqueur. Ce jour j'ai appelé le seigneur et mes ancêtres pour qu'ils me viennent en aide. C'était le plus beau duel d'haltérophilie à Accra. Les dirigeants africains venaient me saluer me féliciter y compris mon adversaire. Je suis sorti de là avec une grande émotion.

 

A.E.E : Quel est votre plus grand rêve dans cette discipline ?

 

Je rêve d’une médaille olympique et d'une participation aux jeux olympiques. À côté de cela j'ai le désir d'aller à l'extérieur pour être dans des conditions idéales qui vont me permettre d'accroître ma performance et de réaliser mes rêves. Je voudrais également construire une grande salle équipée avec le matériel de dernière génération que se soit à la prise en charge, la récupération et la santé. Car je suis confronté à de multiples difficultés et je ne voudrais pas que la nouvelle génération rencontre les mêmes difficultés.

 

J. Patrick DJON .

 

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