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Cosmétiques au romarin

FACE A L’AMPLEUR DE LA GREVE DES ENSEIGNANTS : LE GOUVERNEMENT PRIS AU DEPOURVU

L’année scolaire 2023/2024, avait pourtant bien démarré et les enseignants, s’étaient rendus nombreux à leur lieu de service. Les élèves prenaient décemment les cours et soudain, patatras !!!! La grève fut lancée.

Les enseignants continuent d’avoir mal à leur peau, en témoigne les grèves à répétition, qui perturbent cette année encore, la rentrée scolaire. Du nord au sud, et de l’est à l’ouest, le collectif : « On a Trop Supporté (OTS)» qui s’était déjà fait remarquer en février 2022, a remis ça !!! Les enseignants, cette année encore, replantent le piquet de grève. Ils exigent entre autres :


- des rappels d’avancement, de reclassement et des d’allocations familiales : - le paiement de la dette en partie due au non reversement de l’entièreté des salaires, ainsi que diverses primes d’enseignements. A en croire les syndicats enseignants, le cumul du reste à payer par l’Etat s’élèverait à 181 milliards de F CFA ; -la signature du « statut particulier de l’enseignant », afin de jeter une lumière crue sur le profil de carrière, qui demeure à ce jour, soumis aux aléas des humeurs et de la conjoncture, sous couvert du bon vouloir de la hiérarchie de l’establishment des départements ministériels concernés, avec tout ce que cela comporte de corruption, de clientélisme et de passe-droits. -la tenue d’un Forum National de l’Éducation, pour débattre de toutes les questions qui minent plusieurs ordres d’enseignement dans le pays et rechercher les voies et moyens efficaces susceptibles d’y faire face. Jusqu’au déclenchement de la grève au début de cette année scolaire, tout porte à croire qu’on était sorti du piège des impasses. Les pouvoirs publics semblaient du reste confirmer une telle version. Le 28 septembre dernier à Yaoundé, le Gouvernement organise un show médiatique. Pas moins de 6 (six) ministres sont présents. La conférence de presse est dirigée par le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement. Au cours de celle-ci, le Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA), affirme que grâce à un système de simplification et de dématérialisation des procédures, l’intégration des enseignants, qui prenait autrefois des années, se fait désormais au plus tard en 90 jours. Comme retombée d’une telle mesure, il affirme entre autres que la rapidité d’une telle procédure, avait permis le traitement de 3 177 dossiers d’intégration de lauréats, sur 3 812. Ces dossiers sont issus de la promotion 2022, des Ecoles Normales Supérieures (ENS) et des Ecoles Normales Supérieures de l’Enseignement Technique (ENSET). Le Ministre affirmait par ailleurs, que 3 702 de ces lauréats, disposaient déjà d’un matricule et que 3177 d’entre eux sont déjà intégrés. Le membre du gouvernement a par ailleurs mentionné, l’organisation en 2022, d’une initiative à résultats rapides, qui avait permis le traitement en l’espace de 30 jours, de 16 168 dossiers. Toujours s’agissant des bons résultats engrangés, le MINFOPRA, note que 11.515 arrêtés d’intégration des instituteurs contractuels ont été signés entre mars et septembre 2023.


Le Ministre des Finances (MINEFI), quant à lui, au cours de la même conférence de presse, a indiqué que depuis le mois de mars 2022, le système du paiement des salaires au proratas des 2/3 de diverses allocations dont devrait bénéficier les enseignants, n’existe plus. Il précise par ailleurs que tous les salaires sont désormais intégralement payés, y compris les indemnités de logement. Le MINEFI a également affirmé que depuis mai 2022, les rappels en matière d’indemnités de logement, sont également intégralement payés. Dans la même lancée, il affirme que ces indemnités, évalués à 54,5 milliards pour les enseignants du secondaire, ont été apurés au rythme de 3,5 milliards par mois. Il note également que le paiement des arriérés de l’Etat sous cette rubrique, s’est achevé en août 2023. Si l’Etat a pu consentir autant de moyens et de ressources pour satisfaire les enseignants d’où vient-il que la grève continue ? La conférence de presse tenue par les membres du gouvernement le 28 septembre dernier, n’avait-elle pour finalité que de monter une opération de communication en vue de tuer dans l’œuf la grève qui se préparait ? S’agissait-il d’une opération de poker-menteur ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative, tant il est vrai que la grève continue à ce jour, et prend parfois des allures plus radicales dans certains collèges d’enseignements publics et dans certaines régions du pays.



L’IMPUISSANCE DES POUVOIRS PUBLICS FACE AUX METHODES UTILISEES


Face au débrayage des enseignants actuellement en cours, le système répressif et les moyens de coercition habituellement mis en branle par les pouvoirs publics, pour mâter les grèves paraissent désormais obsolètes. Habituellement, les pouvoirs publics sont reconnus pour leur accès jubilatoire à la casse et autres atteintes à l’intégrité physique des manifestants, qui se trouvent être ses propres citoyens. Ici, plus moyens de porter atteinte à l’intégrité physique de qui que ce soit, puisque la grève est essentiellement pacifique et évite soigneusement la rue. Elle se déroule au sein même des établissements scolaires. De plus, les grévistes ne se contentent pas de rester à la maison. Si tel était le cas, le prétexte d’absence au poste de travail, risque alors de leur faire passer au conseil de discipline, procédure contenue dans les textes réglementaires régissant la Fonction Publique. Face à une telle contrainte, les enseignants se présentent à leur poste de travail, se font enregistrer sur les fiches de présence parfois mis en place par les chefs d’établissement scolaire en vue d’un contrôle des effectifs. Puis, ils vont camper dans la salle des professeurs, lorsqu’une une telle disposition leur est offerte. Croisant les bras, ils peuvent alors tranquillement deviser sur les attendus de la grève, la planifier et la piloter.


Par ailleurs, les grévistes communiquent leurs désidératas via la presse, les calicots, les réseaux sociaux et autres affiches, qu’ils brandissent alors au sein ou à l’entrée des établissements scolaires.




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