Faux concours de police : un réseau d’escrocs démantelé à Kondengui
- wilfriedfrancky
- 28 mars
- 2 min de lecture
Une arnaque bien orchestrée depuis la prison

Un réseau d’arnaqueurs spécialisés dans la fraude aux concours administratifs a été démantelé à Yaoundé. Ce réseau opérait depuis la prison centrale de Kondengui et impliquait un gardien de prison, quatre détenus ainsi que deux agents d’identification travaillant pour les opérateurs de téléphonie mobile MTN et Orange Cameroun.
D’après les informations rapportées par Cameroon Tribune, ces sept individus ont été arrêtés par la police et déférés devant le parquet ce vendredi 28 mars. Ils sont poursuivis pour usurpation de titres et de fonction, faux en écritures publiques et authentiques, ainsi que pour escroquerie.
L’identité d’un haut responsable utilisée pour piéger les candidats
L’enquête a été déclenchée le 4 mars dernier après la découverte d’une fraude impliquant l’utilisation abusive de l’identité et du grade du directeur de la Santé à la Délégation générale à la Sûreté nationale. Cette usurpation a permis aux escrocs de tromper des candidats souhaitant intégrer la police.
Face à cette situation, les autorités ont immédiatement réagi. « Son identité a été utilisée pour escroquer des candidats au concours de la Police. Le chef de corps a donc prescrit l’ouverture d’une enquête en vue d’identifier les auteurs ainsi que les parents victimes », a déclaré le Commissaire de police Meva’a Vincent de Paul, chef de la Brigade spéciale des enquêtes du cabinet du DGSN.
Une fraude d’ampleur nationale

Les arnaqueurs ne se sont pas limités à une seule identité. Ils ont également utilisé les noms et les faux profils de plusieurs hauts fonctionnaires de l’État, notamment :
Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet civil à la présidence de la République
Oswald Baboke, Directeur adjoint du Cabinet civil
Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, ministre des Transports
Ces usurpations leur permettaient d’accroître leur crédibilité et de convaincre les candidats de verser d’importantes sommes d’argent pour obtenir une place garantie dans la police.
Les sanctions encourues par les coupables
Le Code pénal camerounais est très clair sur l’usurpation de titre. L’article 219 stipule que :
« Est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à deux (02) ans et d’une amende de cent mille (100 000) à deux millions (2 000 000) de francs, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui fait usage sans droit, d’un titre attaché à une profession légalement réglementée, d’un diplôme officiel ou d’une qualité dont les conditions ont été fixées par l’autorité publique. »
Cette affaire souligne une fois de plus les défis liés à la fraude administrative au Cameroun et l’importance d’une vigilance accrue lors des concours d’entrée dans la fonction publique.
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