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Cosmétiques au romarin

Fespaco 2025 : le génie camerounais en vitrine

Films court métrage et long métrage, documentaire, série : voici les cinq œuvres qui seront en compétition.


Le Cameroun sera représenté par ses cinéastes à la 29e édition du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). Dans la section Long métrage documentaire, on retrouve le film intitulé Mambar Pierette de Rosine Mbakam, dont le synopsis met en relief MambarPierrette, une coutière de quartier, face à l’approche de la rentrée scolaire dans la ville de Douala, où elle se retrouve avec une longue file d’attente de clients rendus chez elle pour faire préparer leurs vêtements en vue des événements sociaux et cérémonies imminents.

Bien plus qu’une simple couturière, Pierrette devient la confidente de ses clients, d’une génération. Mais lorsque la pluie commence à tomber, menaçant d’inonder son atelier – l’une des nombreuses épreuves qu’elle devra surmonter – Pierrette devra tout faire pour garder la tête hors de l’eau. Une réalisation peinte de suspense, visant à captiver l’attention dans une réalité très récurrente des sociétés  africaines.


La réalisatrice Rosine Mbakam, enseignante et chercheuse à Kask à Gand que The New Yorker décrit comme « une cinéaste originale d’une sensibilité exceptionnelle, l’une des plus grandes documentaristes contemporaines. » Elleagrandi à Yaoundé, dans un quartier populaire qui a nourri son imagination de cinéaste. Après avoir travaillé pendant 3 ans à la chaine de télévision Spectrum TV à Douala en tant que réalisatrice et productrice, elle a rejoint l’Insas, une école de cinéma belge, où la fin de ses études est sanctionnée par son film « You Will Be My Ally » qui a cristallisé les esprits. Pour préserver son indépendance, elle a fondé sa propre société de production, Tândor Productions, ce qui lui a permis de réaliser quatre longs métrages documentaires sélectionnés dans les plus grands festivals de cinéma au monde.

Dans la catégorie Fespaco Short, on retrouve le film « Sita Bella, la première » d’Eugénie Metala, produit par Jean marie Teno, qui plonge dans l’héritage de Sita Bella (Thérèse Bella Mbida, 1932-2006). C’est un hommage à cette femme qui fut la première journaliste, la première pilote d’avion de ligne du Cameroun, l’une des premières cinéastes d’Afrique. Le film renseigne une tombe anonyme entre celles de ses parents, une salle de cinéma vétuste dans les locaux du ministère des Arts et de la Culture. Bref ce qui reste comme signes du passage de Sita Bella sur terre. Eugénie Metala réalise « Sita Bella, la première » en 2023. Monteuse et réalisatrice camerounaise, Eugénie, après des études de langue aux universités de Yaoundé I et Buea, décide de suivre une formation professionnelle en montage audiovisuel. En 2020, elle suit un atelier de formation en cinéma documentaire, à l’issue duquel elle co-réalise « L’autre match du football féminin en 2021 ».


La catégorie Fespaco Séries 2025 indique la sélection de deux séries camerounaises, Monkam du réalisateur Narcisse Wandjiet Cicatrices d’Anurin Nwunembom produit par Sandra KomKodjou. Le film Monkam présente un pasteur exemplaire dont le fils unique, footballeur prometteur, s’écroule lors d’un match. Il est malade du cœur et doit subir au plus vite une transplantation. Cette opération est coûteuse pour Monkam. Boko, un jeune dynamique de l’église, lui propose son soutien avec un boulot de livreur bien rémunéré. Un jour, Monkamdécouvre qu’il transporte des organes humains.

Une situation terrible dont la suite est à découvrir. Narcisse Wandji est cinéaste et enseignant à l’Institut des beaux-arts de Foumban. Il compte à son actif une dizaine de courts métrages dont Walls (2016), Bendskins (2021) sélectionné au Fespaco 2021,et Sadrack (2023) retenu dans la section perspective au Fespaco 2023. Il est le fondateur du Festival international de films de femmes Mis Me Binga et directeur artistique du festival Ecrans Noirs.


La série Cicatrices vient relater la douleur du rituel de l’excision qui pousse une jeune fille à fuir son village. Son action suscite la colère de Bakosso, chef du village, qui décide de la punir. Mais sa mère s’y oppose farouchement. S’ensuit une confrontation qui fait ressurgir des vieilles douleurs dont souffraient Mariamou, Souraya et Zeinabou, qui décident de se battre contre cette pratique avilissante pour la femme. Une problématique d’actualité qui frustre encore de nombreuses jeunes filles en Afrique. Son réalisateur Anurin Nwunembomest un cinéaste qui, après des études universitaires de théâtre, s’oriente vers le cinéma. Acteur dans les films Ninah’s Dowry(2012) de Victor Viyuoh, Walls (2014) de Narcisse Wandji, Enterer (2022) de Françoise Ellong. Il a par la suite réalisé Nightfall (2015), Broken (2019), Chariots of the Gods (2021), Kikum Spirit (2022), Mosoroki et Tales of Rape (2023).


La 5e œuvre qui valorise le talent camerounais vient à la catégorie Panorama. C’est le film Half Heaven d’EnahJohnscott dont le génie emporte dans l’univers de Kizito, un prédicateur égoïste et légaliste, chargé pour effectuer un voyage d’un mois à Mboko, un ghetto redouté et athée, afin de valider son éligibilité à l’ordination. Il est sauvé et aidé par une prostituée infâme, Bisona, qui l’héberge le temps qu’il accomplisse sa mission. Cette combinaison illégale fait naître une alchimie rare qui finit par se transformer en amour. EnahJohnscott, réalisateur, scénariste et producteur camerounais est connu pour son film The Fisherman’s Dairy (2020), qui a remporté environ 34 prix dans des festivals dont 04 aux Ecrans Noirs en 2020. En 2015, il remporte le prix du meilleur réalisateur avec Rose on the Grave par EleganzzaEntertainment Awards au Cameroun. Il a aussi signé les réalisations des projets Decoded (2012) et Whispers (2013).

Bertin BIDJA

 

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