
La 6e édition a mis l’accent sur la place de l’écriture et de la lecture dans la construction des communautés. Lerendez-vous itinérant a été vécu du 5 au 9 février dans les villes de Yaoundé, Abidjan, Fada Ngourma, Niamtougou, Yamoussoukro, Dakar et Kinshasa.
Le forum des acteurs de l’industrie du livre de Yaoundé (Foraly), un rendez-vous du donner et du recevoir des acteurs de la littérature, ancré dans la promotion du livre et les auteurs auprès des lecteurs, a rendu la copie de la 6e édition le 9 février 2025 autour du thème : « Le livre et la lecture, des vecteurs de cohésion sociale ». Larépublique du Tchad était le pays invité d’honneur ; AttiéDjouid Djar-Alnabi, fils du Tchad, étant l’écrivain à l’honneur avec en vitrine son ouvrage intitulé Serpent.
Une organisation tout aussi particulière qui s’est doté d’un caractère itinérant, empruntée aux rendez-vousCafé Kalara – LS, un service de diffusion littéraire itinérant promu par Ondoa Kalara à travers le label culturel Open Show Management Cameroon (OSM),organisateur du Foraly. Une innovation remarquable qui a rendu possible la tenue du forum dans plusieurs villes d’Afrique : Yaoundé, Abidjan, Fada Ngourma, Niamtougou, Yamoussoukro, Dakar, Kinshasa et bien d’autres.
Des passages toujours en collaboration avec des points focaux, notamment des associations et structures telles que l'association Action développement culture (Adc-Doufelgou) du Togo, l'association Jeunes acteur et contributeur au développement de l'Afrique (Jacda), association LPT Afrique du Burkina Faso, Bibliothèque Kama Sofia, Qoiqoo Communication etbien d’autres.
Plusieurs ouvrages, des genres littéraires variés, ont été diffusés au cours de la 6e édition du Foraly via des cafés et animations littéraires, parmi lesquels, « L'épouse d'un homme marié » de Jean Germaine Ndjana du Cameroun, « Les résumés des livres » d'Alexa Keas du Togo, « J'ai mal » de Karolyn Kouakap du Cameroun, « Thomas SANKARA et l'émergence de l'Afrique au XXIe siècle » de Jean Emmanuel Pondi, « Comme une confidence » de Yves Arsène Kouakou de la Côte d'Ivoire; « Le rêve des ancêtres » (conte) de JC BOB du Cameroun, « Stratagème électorale, l’antre du diable » d’Alice Stagnetto, résidente de France, « Les goulots d’étranglements liés à la mobilité artistique en Afrique »d’Ondoa Kalara, pour ne citer que ces ouvrages. Ils ont fait vivre une expérience nouvelle aux pays ayant participé : Rdc, Mali, Togo, Tchad, France, Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Guinée Équatoriale et Cameroun, le pays hôte.

Lire se veut aussi une mélodie qui concentre l’esprit du lecteur et Mbarga Star, trompettiste, cuvée Golden Sounds, 1982, a toujours su allier à la lecture spectacle ses notes de jazz. Il participe depuis 2021 aux activités littéraires, en y ajoutant une teinte d'ambiance avec sa trompette, pour des instants de lectures en musique.
Pour ce septuagénaire, contributeur invétéré du Lecture Jazz CM et Café Kalara LS, quand on parle d'industrie du livre, on ne se limite pas qu’aux écrivains ; parce qu'une belle note musicale peut nous donner « du peps pour dévorer des pages d'un livre. » Mbarga Starconsidère la musique comme étant le combustible de l'âme car, même si la musique renferme son code et mode de lecture via les partitions musicales, elle n'échappe pas à l'écriture classique, en ce sens qu'il faut écrire les paroles des chansons. Des chansons françaises, anglaises à textes et bien arrangées résistent au temps et deviennent atemporelles. A ses côtés, de jeunes autres artistes, à l’occurrence le rappeur Policeman, pour assurer l’harmonie entre la lecture et la musique.
Le programme a étalé plusieurs activités parmi lesquelles : le club de lecture à haute voix pour enfants, le concours de dictée, le networking, le prix Bagla (Le Battle de la meilleure énonciation de son arbre généalogique en langue ancestrale), les prix spéciaux, l’anthologie, des débats, des causeries sur des thématiques portées sur l’industrie de livre, des dédicaces, des escapades littéraires, du tourisme culturel, des ateliers… Le prix Bagla, qui promeut les langues ancestrales d’Afrique par l’énonciation de l’arbre généalogique, a mis en lumière 7 langues parrainées par les mordus de la langue et de la culture. La artiste,slameuse, conteuse et comédienne sénégalaise Black Yaye Faye a marrainé le prix Bagla 2025 pour la langue wolof.
Le congolais de Rdc Molasiki Edimo Lumbidi, instructeur de langue, a parrainé le prix pour le lingala. Le Burkinabé Thiombiano Souamaila a parrainé pour la langue gourmantché. Le Togolais Tougouma Felix a parrainé dans la langue nawdem. Le Malien Ousmane Dieng, dit Dieng One, slameur, promoteur de FA KA Slam Mali, a parrainé la langue bambara. L’artiste camerounais, rappeur en langue éwondo, AwanaClaude Michel dit 5-thez, a parrainé la langue éwondo. L’Ivoirien Médard Kouassi a parrainé la langue baoulé.

De nombreux sous-thèmes ont été abordés dans le but de réinventer l’industrie du livre : la littérature est-elle un poids plume dans les industries culturelles et créatives ? construire une industrie culturelle durable : quels palliatifs à la fragilité des politiques du livre en Afrique subsaharienne ? tous les livres sont-ils bons pour la santé mentale ? le livre un outil d’éveil sous embargo : l’écrivain est-il libre de publier sur tous les sujets ?
Pour cette édition itinérante, 5 prix spéciaux ont été décernés. Le prix spécial Foraly de l'homme de culture a été attribué à Baleba Baleba dit Touré. Le prix spécial Foraly du festival littéraire africain décerné aux Rencontres Internationales de la Littérature Féminine d'Abidjan (Rilifa). L’Ivoirienne Christelle Mangré Akossiest repartie avec le prix spécial Foraly de l'auteur(e) bénévole. Le prix spécial Foraly de l’écrivain à l’honneur est reparti entre les mains du Tchadien Attié DjouidDjaralnabi tandis que le prix spécial Foraly de la journaliste culturelle a été décroché par Raïtel Yengo du Congo-Brazzaville. Au-delà des prix, le service de diffusion littéraire itinérant Café Kalara LS, premier partenaire technique, a également tenu à saluer le travail des entités qui ont facilité et accompagné son déploiement en terre ivoirienne en 2024, en décernant des prix.
La mobilisation à travers les différentes villes a étéimportante pour un succès croit savoir les organisateurs qui projettent déjà la 7e édition pour l’an 2026 avec comme pays invité d’honneur le Togo et l’écrivaineAlexia Keas. L’édition conservera le caractère itinérant.
Bertin BIDJA
Comments