Une consultation nationale portant sur l’accréditation des écoles de formation des Sages-Femmes/ Maïeuticiens a réuni une multiplicité d'experts à Mbankomo du 19 au 21 décembre 2023 afin de proposer des orientations nécessaires et pertinentes pour la mise en œuvre de ce processus.
Chaque année au Cameroun, plus de 400 femmes sur 100 000 naissances continuent de mourir en essayant de donner la vie. Cet état de chose constitue un réel frein à l'atteinte effective des Objectifs de Développement Durable d'ici 2030, et plus encore, remet en question la qualité de la formation des personnels commis dans ce volet clinique, notamment les sages-femmes. Au regard du rôle stratégique de cette filière dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, il devient alors indispensable voire urgent de renforcer le niveau de base des professionnels mis sur le terrain. Pour ce faire, la qualité des formations dispensées, élément fondamental, doit être suivie et validée.
L'accréditation dont il sera question au plus tard dans un an au sein des écoles de formation des Sages-Femmes pour un premier temps, est un mécanisme de renforcement de la qualité d'un programme d'enseignement ou d'une institution, utilisant une analyse de situation basée sur des critères préétablis pour une prise de décision. Elle a pour but d'aider les écoles et leurs tutelles à apprécier la qualité et relever le niveau de leurs enseignements, en référence à des standards internationaux.
A ce sujet justement, une évaluation menée dans 25 écoles entre août et septembre 2023 a mis en exergue plusieurs limites qui ne sont pas de nature à favoriser l'obtention dune accréditation. Par exemple, moins de 20% des établissements sillonnés disposent d'infrastructures, d'équipements de qualité, d'enseignants qualifiés, de laboratoires de démonstration appropriés, ou encore de salles d'informatique pour ne citer que cela. C'est fort de ces faiblesses et bien d'autres que l'opportunité de la mise en place de mécanisme d'accréditation est devenue plus que urgente.
Cet atelier devait donc permettre de définir les standards de référence pour l'évaluation des écoles de formation , adopter les outils permettant cette évaluation, déterminer les acteurs c'est-à-dire le cadre juridique de l'accréditation des écoles de formation . C'est en tout cas la mission qui a été assignée à la cinquantaine de participants issus du Ministère de la Santé Publique (DRH, l'IGSA, DOSTS, DAJC, DSF, Cellule de Suivi, Celcom), d'autres sectorielles telles que le MINFOPRA, MINESUP, MINEFOP, des Sociétés Savantes(SOGOC, SOCAPED), des Associations des Sages femmes, les PTF et bien d'autres.
Ce travail qui a été fait au sein de trois groupes constitués pour la circonstance a abouti à la production d'outils d'accréditation à savoir : les normes applicables aux Écoles de formation (Grille d'audit des ESF pour les écoles, infrastructures, équipements), ainsi que les normes applicables à l'organe tutelle de la formation, qui est le Ministère de la Santé Publique; la définition des instruments juridiques de l'accréditation des écoles de sages-femmes ainsi que l'élaboration de la feuille de route de l'accréditation avec des intrants, et une grille d'éléments de cette feuille de route définis.
Des échanges qui au final , ont abouti à quelques recommandations, dont les plus saillantes sont: la mise en place d'un comité interministériel d'accréditation, constitué du MINESUP, MINSANTÉ, MINFOPRA, des Sociétés Savantes, et des Ordres professionnels ; l'élaboration des différents projets de texte encadrant l'accréditation des ESF et IDE; et enfin l'organisation d'une concertation multisectorielle en vue de l'harmonisation des curricula de formation.
Rappelons que la mise sur pied d'un mécanisme d'accréditation s'inscrit dans le cadre du projet d'appui à l'élimination de la transmission mère -enfant et la prise en charge du VIH/SIDA. Un projet soutenu par l'UNICEF -UNFPA, qui lutte contre la mortalité maternelle et néonatale.
Source Celcom/Minsanté.
Kommentare