C'est ce qu'on peut retenir de notre passage au sein de la fédération camerounaise de handball cette semaine pour en savoir plus au sujet de la disqualification de l’équipe féminine de handball au tournoi qualificatif olympique en Hongrie. La fédération préfère tourner la page pour se projeter sur le futur. Alors que certains acteurs sportifs trouvent que la fédération n'a pas fait son travail.
Si la Fédération Camerounaise de Handball souhaite passer à autre chose et oublier le scénario de l'absence des visas qui a conduit à la disqualification de l'équipe nationale féminine de handball au tournoi qualificatif olympique du 11 au 14 avril dernier, cela n'est pas le cas pour certains acteurs sportifs qui croient dure comme fer que le problème émane directement de la négligence de la fédération et de l'État du Cameroun, qui ne prennent pas au sérieux ce sport.
En effet, la hanballeuse professionnelle Paola Ebanga, une joueuse de l'équipe qui avait décliné la sélection nationale à cause de certaines irrégularités trouve cette situation injustifiable : ‹‹ Notre Fédération s'y est prise très tard pour faire les demandes de visas. La compétition est prévue depuis le mondial, on l'attend depuis octobre se sont les mêmes joueuses, l’équipe n’a pas changé. On sait juste que les documents n'ont pas été validés lesquels ? Pourquoi ? Comment ? S'interroge Paola Ebanga. La Lionne indomptable de handball pointe également un doigt accusateur à l'État qui ne prend pas au sérieux le handball : ‹‹ le problème aussi c'est l'État si notre sport était pris au sérieux, cela ne serait pas arrivé ››.
Les camerounais n’ont pas digéré cette disqualification de l'équipe féminine au tournoi qualificatif olympique au profit de la Grande-Bretagne. Car du côté de la fédération, la version des faits donnée indique que le consulat d'Allemagne basé à Yaoundé, chargé des visas, n'aurait pas examiné les dossiers de l'équipe féminine pour défaut d'attestations d'assurance. Cependant c'est un environnement de calme et de silence qui règne au sein de la dite Fédération. Car c'est le constat fait lors de notre passage dans ces locaux situés au centre administratif de Yaoundé, à un jet de pierre du ministre des sports. Dans ces bureaux les personnes habilitées à fournir l'information aux médias commençant par le président de la Fédération et les communicants sont absents.
Néanmoins une source interne nous fait savoir que la fédération ne souhaite plus en parler et pense désormais aux compétitions à venir avec les autres catégories. Du moins il y a quelques semaines Fils Daniel Injek chargé de la communication à la fédération camerounaise de handball dans une interview à la télévision publique web pointait du doigt l'un des responsables de l'ambassade d’Allemagne à Yaoundé qui n'aurait pas été convaincu par la réponse d'Awa Aissa lors d'une interrogation.
Une situation qui provoque un trouble au sein du handball camerounais, et risque occasionner un incident diplomatique entre les deux Pays. Le Cameroun absent, la fédération internationale a convoqué l'article 4 alinéas 1, 2 et 03 du règlement de ses compétitions pour servir et trouver un remplaçant pour occuper la place du Cameroun à ce tournoi. A l'issue d’une réunion ordinaire du comité exécutif de la IHF, plusieurs pays ont été sollicités. Au final c'est la grande Bretagne qui a été choisie pour remplacer le Cameroun et rejoint la Hongrie, le Japon et la Suède. Quant au Cameroun cette voie était l'unique qui débouchait aux Jeux Olympiques Paris 2024 donc le handball camerounais sera l’un des grands absents.
J. Patrick DJON
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