C’est le constat qui se dégage à la lumière de la cherté de certaines denrées alimentaires importées et même produites localement, au Cameroun en ce moment.
En cette année 2025 qui est encore à son orée, il y a comme une flambée des prix dans tous les secteurs au Cameroun. Il ne se passe pas de jour, sans qu’on attende les lamentations d’une ménagère qui ne sait plus à quel saint se vouer, d’un parent se plaignant de la vie chère. Le panier de la ménagère s’amaigrit au fil du temps pourtant nous sommes en plein dans un contexte de mise en œuvre, de la SND30, qui a comme pilier majeur, la promotion de la politique d’import substitution.
Dans le registre des produits de première nécessité, celui qui était à la portée de toutes les ménagères était naturellement le riz. Ce produit de consommation est aussi devenu cher au marché. Si d’aucuns accusent sans coup férir, la cherté du riz pour cause de diminution d’importation, il se trouve qu’elleest consécutive, au fort taux d’imposition. Au Cameroun, le riz importé est surtaxé, selon une enquête menée par votre site d’information auprès de certains contrôleurs de prix qui ont requis l’anonymat, le riz thaïlandais dont le sac de 50 kg coûte au marché 27 000 Fcfa n’est que la résultante de la surtaxation.
Calculette en mains, le riz Thaïlandais de 50 kg coûte 8 500Fcfa au point de départ, lorsqu’on y ajoute le transport de 1 000 Fcfa, il grimpe à 9 500 Fcfa. Les frais de douane de 50% équivalent à 4 250 Fcfa, le même sac acquiert une valeur de 13 750 Fcfa. Les droits d’assises de 2 000 répercutés font grimper le sac à 15 750 Fcfa. La TVA de 1 900 Fcfa qui s’ajoute fait monter à 17 650 Fcfa. Autres charges liés à l’Etat750 Fcfa, le transport du sac du port vers le magasin 1 000Fcfa, le sac a déjà une valeur 19 400 Fcfa. Prix chez l’importateur + 10 % 1 950 Fcfa. Achat du grossiste 21 390 Fcfa. TVA imposée au grossiste 18,25 % soit 3 894 Fcfa, le sac de 50kg vaut en ce moment 25 234 Fcfa. Transport plus bénéfice du grossiste 18,25 %, 3 894 Fcfa, 25 234 Fcfa. A la fin de cette chaîne d’imposition, le client se procure ce sac à27 000 Fcfa. « l’importateur sur un sac de 50 kg a un gain de1 940 Fcfa, le grossiste 766 Fcfa, l’Etat a gagné 12 794 Fcfa ».
Toutes choses qui viennent amplifier le prix du sac de riz, ainsi que d’autres produits importés qui suivent le même circuit. Et dire que l’Etat clame à hue et dia lutter contre la vie chère alors qu’il lui faut simplement réduire le taux d’imposition ou simplement supprimer certains taxes sur le riz. Que dire de la politique d’import substitution dans le domaine de la riziculture qui est mièvre. En 2023 par exemple, le riz avait produit 140 000 tonnes, pour une demande nationale estimée à 630 000 tonnes soit un déficit d’environ500 000 tonnes. On pourrait en dire autant du carburant et bien d’autres produits qui subissent le même sort.
De toute évidence, l’Etat du Cameroun gagnerait à développer les chaînes de valeur dans tous les domaines de production et plus spécifiquement la riziculture, afin de réduire les importations, et permettre au pays d’être autosuffisant sur le plan alimentaire et enrayer la vie chère qui a cours en ce moment.
Clément Noumsi
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