Intelligence artificielle: un levier pour optimiser le journalisme
- Alain Leuwat
- 27 févr.
- 2 min de lecture
Au cours de l’atelier du 21 et 22 février 2025, à Yaoundé, étudiants, enseignants et professionnels des médias ont procédé à une formation de renforcement des capacités.

A l’heure où l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un catalyseur de transformation dans divers secteurs, le journalisme camerounais explore ses potentialités. Les 21 et 22 février 2025, à Yaoundé, un atelier a permis aux étudiants, aux enseignants et aux professionnels des médias d’approfondir leur compréhension de ces outils technologiques. Initiée par Med.IA Laboratory et dirigée par le Dr Hervé Tiwa Lontchi, expert en sciences de l’information et de la communication, cette rencontre visait à décrypter les enjeux et perspectives de l’IA dans la production et la vérification de l’information.
La révolution numérique impose de nouveaux paradigmes aux professionnels des médias. Conscient de cette réalité, Abdouraman Bouba Dalil, expert en IA Engineering, a présenté plusieurs solutions permettant d’optimiser le travail rédactionnel. Parmi elles, ChatGPT se distingue par sa capacité à générer des contenus textuels, tandis que GPT Zero aide à identifier les productions issues de l’IA, limitant ainsi les risques de désinformation.
L’atelier a également mis en lumière Whisper Web, une technologie de transcription automatique facilitant le traitement des fichiers audio. Ces outils, en automatisant certaines tâches répétitives, offrent aux journalistes un gain de temps considérable, leur permettant ainsi de se consacrer davantage à l’analyse et à l’investigation. Si l’IA ouvre de nouvelles perspectives, elle soulève également des préoccupations majeures, notamment en matière d’éthique. Le Dr Jean-Louis Ntang Beb, enseignant à l’ESSTIC, a alerté sur les risques d’usurpation d’identité numérique. En effet, l’utilisation non contrôlée de ces technologies pourrait conduire à l’attribution involontaire de contenus générés par l’IA à des journalistes, compromettant ainsi leur crédibilité.
Dans ce contexte, le spécialiste a plaidé pour une approche responsable. L’IA ne doit pas se substituer au travail humain, mais plutôt l’assister dans la collecte, l’analyse et la vérification des données. Une vigilance accrue est requise pour éviter toute manipulation de l’information et préserver l’intégrité journalistique. L’adoption de l’IA dans les rédactions exige une régulation adaptée. Le Dr Ntang Beb a insisté sur l’impératif de former les journalistes à l’usage de ces outils, afin qu’ils puissent les exploiter sans compromettre les principes déontologiques du métier. L’instauration de normes claires apparaît ainsi comme une nécessité pour garantir une information fiable et lutter contre les abus.
L’atelier s’est conclu par un échange nourri entre les participants. Certains ont salué les avancées technologiques offertes par l’IA, soulignant son potentiel pour améliorer la productivité et la qualité du travail journalistique. D’autres, en revanche, ont exprimé des réserves quant à l’impact de ces innovations sur l’emploi dans le secteur des médias.
L’IA s’impose progressivement comme un outil incontournable du journalisme au Cameroun. Toutefois, son intégration doit s’effectuer de manière équilibrée, en conciliant innovation technologique et respect des valeurs éthiques du métier. L’atelier organisé par Med.IA Laboratory a ainsi marqué une étape importante dans cette transition numérique, ouvrant la voie à une réflexion approfondie sur les défis et opportunités qu’offre l’intelligence artificielle aux médias camerounais.
Alain Leuwat
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