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Cosmétiques au romarin

INTERVIEW avec JEAN BITONGO

« Au SDF, aucun candidat ne nous fait peur, nous voulons qu’Elecam soit transparent, que les sous-préfets jouent franc jeu »

 

Jean Bitondo, président du SDF dans la région du centre

A déclaré Jean Bitongo, Président Régional du Social Democratic Front (SDF), pour le Centre. Le patron du SDF antenne régionale du centre s’est ouvert à L’Afrique En Eveil. Avec lui nous avons évoqué la participation du SDF aux prochaines élections présidentielles 2025 au Cameroun.

 

AEE. Comment se porte le SDF et quel est l’état des préparatifs de la prochaine élection présidentielle ?

Jean Bitongo : Le SDF se porte bien nous sommes debout. Par rapport à la prochaine élection présidentielle de 2025, les préparatifs ont commencé juste au lendemain de la dernière échéance. Nous nous déployons sur le terrain et chaque jour nous motivons les militants à s’inscrire sur les listes électorales. Moi j’estime qu’il n’y a pas de magie à cela. C’est le travail que nous faisons chaque jour. Pour le moment je ne saurais vous parler du programme puisque ça ne relève pas de ma compétence. Le président national Joshua au moment opportun vous invitera au lancement de ce programme. La deuxième chose c’est que nous ne pouvons pas entrer en campagne avant la convocation du corps électoral qui doit être fait autour du mois de juin et de juillet. Actuellement nous faisons notre travail normal celui du parti politique qui chaque jour multiplie des stratégies pour prendre de la plus belle des manières le pouvoir.


AEE. Quel est l’état d’esprit au sein du SDF à quelques mois de la présidentielle et les difficultés que vous rencontrez ?

 

JB : Les sympathisants sont près et viennent régulièrement nous voir y compris des inconnus qui veulent adhérer au SDF nous ouvrons les portes grandement pour qu’ensemble nous puissions mener ce combat parce que c’est un véritable challenge avoir en face le parti au pouvoir qui est en train de nous torpiller. Les difficultés sont multiples. Ce n’est pas toujours facile de tenir des réunions de circonscriptions et certaines assises. Les sous-préfets se donnent pour mission de nous faire barrière à tous les niveaux au profit du parti au pouvoir. Ils ne valident pas la tenue de nos réunions. On garde le triste souvenir en nous révérant en 2018 lors de la dernière élection présidentielle au Cameroun. Cette année nous avons eu des difficultés énormes avec les sous-préfets pour obtenir des certificats de domicile qui constituent les pièces maitresses du dossier de candidature. Il y a eu des autorités administratives qui avaient carrément refusées de délivrer ces certificats. Nous espérons que cette fois ci ils ne vont plus nous faire barrière. Concernant les inscriptions sur les listes électorales il existe des moments où nous n’arrivons pas à avoir des kits fiables, certains de nos sympathisants n’ont pas de carte nationale d’identités et sans carte nationale, vous ne pouvez pas vous inscrire sur une liste électorale. Certains membres qui ont les cartes nationales   d’identités, dans certains endroits ont refusé le récépissé caduc. Cet ensemble de choses nous met mal alaise. Nous ne pouvons pas créer des voix de contournement nous ne pouvons que dénoncer et demander à ces derniers de jouer franc jeu et de laisser tous les camerounais bénéficier de tous les services publics par exemple le certificat de domicile on devrait avoir cela sans difficulté pour peu qu’on établisse ça selon l’appartenance à telle localité.


AEE. Est-ce que le SDF pourra se joindre à l’idée d’une coalition avec les autres partis de l’opposition ?

JB : Cette question relève de la compétence du président national, mais au sein du SDF les membres en parlent au quotidien. Pour moi ce n’est pas une mauvaise idée. Il faut que les partis politiques de l’opposition soient transparents et vrais. Car certains partis politiques de l’opposition ne jouent pas franc jeu et le SDF ne veut pas se joindre aux autres pour jouer à un mauvais jeu. Un leader se présente par exemple, vous rassemble, impose un candidat que vous devez soutenir sans votre consentement. Pour moi nous pouvons tout simplement mettre ensemble nos forces et nos énergies pour pouvoir aller dans les bureaux surveiller les votes. Où le SDF ne peut pas être présent, les représentants des autres partis politiques soient présents et surveillent les votes, nous représente tous en termes d’agents électoraux. Pour moi c’est une démarche essentielle vers le changement. Mais cependant, on ne peut pas mélanger des Lions et des chèvres dans un même panier pour aller faire bloc contre le parti au pouvoir. Le succès de cette stratégie parait difficile. Mais si nous mettons ensemble nos forces pour créer une sorte de synergie pour défendre nos votes cela peut impulser une logique de changement dans ce pays. Le parti au pouvoir gagne souvent parce qu’il y a des bureaux de votes où les partis politiques de l’opposition n’ont aucun représentant dans les bureaux. Ces derniers entre eux bourrent les urnes en leur faveur sans crainte ni panique. Imaginez un bureau de vote où nous avons deux ou trois scrutateurs il sera difficile de les corrompre tous et de bourrer les urnes. Avec cette stratégie nous verrons à la fin qui a réellement gagné les élections. Malgré que nous ayant un code électoral taillé sur mesure en faveur du pouvoir en place.

 

AEE. Comment le SDF est structuré sur le plan national ?

JB : Le SDF est constitué comme un arbre. Je suis Président régional je n’ai pas besoin de courir derrière personne. J’y vais très souvent pour motiver les engagements. La région du Centre compte 10 départements. Nous avons des responsables départementaux dans chaque département. Le département du Mfoundi compte 07 arrondissements, chaque arrondissement a un responsable et dans ces arrondissements il y a des quartiers.  Ces structures sont chapotées par le président de circonscription électoral sa compétence est l’arrondissement. Et nous sommes représentés dans les 71 circonscriptions électorales.  Dans une élection si nous faisons un peu d’effort pour réguler le vote ça va être une bonne chose. Néanmoins en mon nom propre, la posture actuelle du Président de la république ne me rend ni chaud ni froid, aucun candidat ne fait peur au SDF. Nous voulons que Elecam joue franc jeu, que les sous-préfets ne nous compliquent pas la tâche. Nous n’allons pas nous focaliser sur les déclarations du président de la république, nous sommes sur le terrain en train de travailler.

 

AEE. Comment expliquez-vous la décadence du SDF de 1992 à celle de 2018 ?

JB : Deux raisons ou trois ont foiré par rapport à 1992. En 2018 c’est la crise anglophone ces deux régions sont le fief naturel du SDF. En 2018 il n’y a pas eu d’élection dans ces deux régions du pays qui devraient faire au moins 60 % pour le SDF. Le deuxième point c’est la traitrise, il y a eu beaucoup de traitres dans le SDF. J’ai été témoin de cela j’ai dénoncé on m’a demandé de me taire, estimant que j’étais un peu dure. Car j’avais vu ce qui s’était passé j’ai dénoncé. J’ai gardé jusqu’aujourd’hui les procès-verbaux chez moi. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées les gens ont commencé les hostilités contre l’honorable Joshua dans le parti. Il y a eu cela et le résultat est celui que vous connaissez aujourd’hui. Même si c’est le chairman qui se présentait cela pourrait se répéter. C’est ce que nous dévoilons aujourd’hui c’est ce qui s’est passé en 2018, la trahison. Cela a été riche en enseignement certains ont compris que si vous ne vous ressemblez pas vous ne pouvez pas faire chemin. Cela nous amuri vous avez vu le congrès que nous avons tenu en octobre 2023, lors de ce congrès nous avons lavé le linge sale en famille. Ceux qui sont partis ont voulu trainer le parti dans la boue. On leur a tendu les mains à nouveau, ils ne sont pas venus alors que le congrès les attendait pour qu’ils viennent faire amande honorable.

 

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AEE. Président qu’est-ce que le SDF propose à l’Etat pour mettre un terme à la crise anglophone, afin de permettre à ces deux régions de voter en 2025 ?

JB : Ils savent ce qu’ils doivent faire, changer de méthodes. Il faut aussi le reconnaitre certains de nos gouvernants sont arrogants. Ils disent des choses qui mettent en mal les populations et qui font que le conflit perdure. Concernant par exemple le grand dialogue national, moi je pense qu’il a manqué des acteurs de poids. On aurait dû donner un délai plus long parce que le délai était très court. Pour moi il faut procéder d’une autre manière. Et je pense que si le pouvoir public décide de faire arrêter cette crise ils vont le faire. C’est un problème purement politique on ne peut faire la force qu’avec des bandits qui se sont infiltrés. Pour sortir nous exhortons les populations à aller s’inscrire sur les listes électorales, afin d’impulser un vent nouveau à la nation le moment venu.

Propos recueillis par  J. Patrick DJON

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