Le Niger Clôture Son Chapitre avec la Francophonie : Une Rupture Stratégique ?

Un départ acté après une suspension

Le gouvernement nigérien a officialisé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), mettant fin à des décennies de collaboration avec cette institution qui regroupe les pays partageant la langue française. Cette décision fait suite à la suspension du Niger de l’OIF après le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum.

Dans une lettre adressée au représentant de l’OIF à Niamey, le ministère nigérien des Affaires étrangères a confirmé ce choix, qualifié de « souverain » par les autorités en place. Cette rupture marque une étape supplémentaire dans la politique d’émancipation que le Niger affiche depuis plusieurs mois vis-à-vis des institutions et partenaires jugés proches de l’ancienne puissance coloniale, la France.

Une tendance régionale qui se confirme

Le Niger rejoint ainsi le Burkina Faso et le Mali, également suspendus de l’OIF après les changements de régime opérés par des coups d’État militaires. Ces trois nations, regroupées au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), semblent déterminées à remodeler leur position sur l’échiquier international. En coupant progressivement les ponts avec des organisations occidentales et francophones, elles renforcent leur volonté de redéfinir leurs alliances en privilégiant de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie et d’autres puissances émergentes.

Un tournant géopolitique majeur ?

Cette décision nigérienne pourrait avoir des répercussions sur la coopération régionale, notamment en matière d’aide au développement et d’accès à certains financements internationaux. Toutefois, Niamey semble déterminé à suivre la voie tracée par ses voisins sahéliens : s’affranchir des influences étrangères jugées contraignantes et affirmer une autonomie stratégique dans un contexte de fortes tensions géopolitiques.

L’avenir dira si ce choix renforcera la souveraineté du Niger ou s’il limitera son accès à certains leviers diplomatiques et économiques. Une chose est sûre : la rupture avec l’OIF symbolise une nouvelle étape dans la recomposition des relations internationales du Sahel.