« Mes racines, mon repère », est ce thème mis en avant pendant le 5e rendez-vous du festival A dja'al dja'al, qui a permis de détecter le fort potentiel linguistique passant par la transmission des valeurs patrimoniales auprès des élèves des écoles primaires de l'arrondissement de Sangmélima. C'était du 5 au 7 décembre 2024 à la maison du parti d'Akon, sous le parrainage du ministère des arts et de la culture.
Promouvoir le village, dans les profondeurs de ses richesses, tant culturelles qu'ancestrales, au reflet du potentiel patrimoniale qui en découle, est cette raison d'être du festival A dja'al dja'al, qui a livré les belles pages de sa 5e édition à Sangmélima, du 5 au 7 décembre 2024. La principale problématique abordée pour l'édition 2024 qui s'est conclue en beauté, traitait de la déconnexion de la jeunesse Camerounaise à la notion du village qui aurait perdu ses lettres de noblesse pourtant, la base de développement de toute communauté.
Il était donc question de mettre un encrage sur l'éducation des tout-petits, enclins au modernisme, à la technologie et à la séparation à leurs cultures, d'où la participation massive de 10 écoles primaires de la ville de Sangmélima, qui ont rivalisé d'adresse autour de plusieurs disciplines culturelles, réparties en 3 épreuves , épreuves écrites qui reposaient sur la dictée en langue Bulu (la principale langue de la ville), les épreuves orales où nous avions assisté à plusieurs récits et lectures, à savoir le récit sur l'arbre généalogique qui a permis aux élèves de s'identifier, le récit sur les jours de la semaine et les mois de l'année, tout ceci en langue bulu d'une part et en langue fulfulde d'autre part, pour des élèves originaires des régions du septentrion. Les épreuves pratiques créaient le mythe sur les chants et danses patrimoniales, exécutées par les élèves en langue bulu et autres langues du Cameroun, y compris l'exécution de l'hymne national par les élèves de l'école EPPA IA sous l'encadrement de Mme ADA Jacqueline. Tout à côté des berceuses qui mettaient en lumière l'enfance au village.
Le génie a surtout été au rendez-vous, certains élèves se sont démarqués dans plusieurs arts, cuisine, art plastique, artisanat, coiffure, les joueurs de tam-tam et bien d'autres. Dans une ambiance qui laissait échapper en ces élèves, divertissement et épanouissement. Des oeuvres expliquées par les élèves en leurs langues maternelles. Parmi les réalisations on a enregistré un tableau fait à base des peaux de pistaches, des brindilles de bambous, de la peinture sur un contreplaqué qui présentait la beauté d'une belle carpe de nos rivières. À l'art culinaire, des jeunes fillettes ont réalisé une bonne marmite de banane malaxée faite à base du jus des noix de palme, l'arachide et bien d'autres ingrédients qui aura séduit le jury au goûter.
Les écoles ayant répondu présentes sont entre autres, les écoles publiques de Bissono 1 et 2, de Lobossi 2, EPPA IV, EPPA Akon IIB, EPPA Akon IA, EPPA Akon IB, EPPA II, EPPA IA et bien d'autres. Elles ont pendant 3 jours consécutifs, pris part aux challenges organisés par les équipes du festival A dja'al dja'al. Au classement final, l'école publique de Bissono 1 repart champion de toutes les épreuves en raflant au passage plusieurs prix individuels parmi lesquels, le prix de l'art culinaire avec une note de 8,5/10, le prix de la coiffure avec une note 8,5/10, le prix de l'œuvre d'art avec une note de 9/10. EPPA Akon IA se hissera à la deuxième place du classement et repartira aussi parmi ses nombreuses performances avec le prix du chant sanctionné d'une moyenne de 8/10.
EPPA Akon IIB complètera le trio des champions à la troisième place. Comme autres distinctions, EPPA Akon IB remporte le premier prix de la danse traditionnelle, tandis que l'école publique de Bissono 2 repart avec le prix de la meilleure lecture en langue bulu.
Les travaux de ce 5ème rendez-vous ont été ouverts et clôturés par le Délégué Départemental des arts et de la culture du Dja et Lobo, en la personne de Jean Daniel NGBWA NKOUMOU, qui a marqué le là d'un accompagnement technique et institutionnel au nom du ministre des arts et de la culture. Plusieurs parties prenantes se sont également mobilisées, à savoir la Jeunesse Émergente de la République du Cameroun (la JERC) de Mme Cathy marraine du festival, la communauté fong de la ville de Sangmélima, la délégation départementale de l'éducation de base, Sa majesté Evina, avec le grand soutien du Pr Jean Sylvain Mvondo, Président de la Section RDPC du Dja et Lobo 1.
Le festival A dja'al dja'al 2024, a également servi de cadre d'expression d'une jeunesse en voie d'éclosion dans le domaine de l'art musical et la danse, on ainsi noté le passage de la ravissante voix enchantée de Lasky, de père centrafricain et de mère Camerounaise. Le groupe de danse All State dance de Sangmélima a également levé les foules de la maison du parti par sa prestation. La cerise sur le gâteau a été arrachée par le contorsionniste Bléa qui a offert un spectacle exclusif lors de la clôture du festival.
Tout s'est conclue en beauté faisant jaillir les étincelles émises par le thème « mes racines, mon repère ».
Bertin BIDJA.
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