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Cosmétiques au romarin

LIBEREZ RAMON COTTA !!!!!!

Comme une trainée de vassalisation en continue du peuple, des voix sont désormais submergées par des râles issus des cachots. D’honnêtes citoyens sont embastillés pour le simple fait de s’être exprimés. De s’être fait entendre à haute et intelligible voix, utilisant des outils de plus en plus usuels, que constituent les réseaux sociaux. Au fur et à mesure que pointe à l’horizon, les élections présidentielles de 2025, des voix critiques sont désormais submergées, par l’acharnement du pouvoir à ne faire de diverses dissonances qu’une bouchée. Celles-ci sont refrénées sous une chape de plomb toujours plus oppressive.


Des voix discordantes, sont mises en berne, dès lors que leur expressivité, ne cadrent pas toujours d’avec les attentes dithyrambiques et les flagorneries vis-à-vis des hommes au pouvoir. Ces derniers ont du reste une peur bleue du persiflage, de la raillerie et de la dérision. Ils s’attendent à ce que des citoyens, malgré les dures réalités auxquelles ils sont confrontés au jour le jour, deviennent muets, apathiques, empreints de bienveillances, de cajoleries et de compliments. Le pouvoir est désormais aux aguets, guettant le moindre paradoxe, la moindre taquinerie, pour crier haro sur le baudet, et faire arrêter le « traite », « l’opposant » qui a osé briser l’omerta. Une omerta qui veut que l’on ne critique point. Qu’il n’y ait plus de tête qui déborde. Que l’on se satisfasse même à regret, des poubelles qui jonchent la capitale. Que l’on soit à l’aise avec un coût de vie devenu insupportable. Que les citoyens avalisent sans broncher, cette ambiance créée par les facéties des gestionnaires de fonds publics, de plus en plus gloutons, et qui ne rêvent plus guère que de diverses astucespour vider les caisses de l’Etat.


C’est dans cette atmosphère empreinte de cynisme, que se gère l’affaire Ramon Cotta. Un compatriote kidnappé à Libreville au Gabon, le 17 juillet dernier, ramené manu militari au Cameroun par des agents secrets à la solde du régime. Il a depuis disparu des radars. On le dit tantôt au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), tantôt à la Police Judiciaire de Yaoundé. Le fait est que depuis son enlèvement filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, les Camerounais sont désormais, sans nouvelles de celui qui ne cessait de pourfendre le régime, à travers des vidéos diffusés sur youtube. Où est-il ? Où l’a-t-on caché ? Est-il plus coupable que les Capos au pouvoir et les mafiosos de l’Affaire Glencore ? Il est depuis porté disparu et l’opinion s’émeut pour ce digne fils du pays, qui avait passé la frontière pour vivre en liberté au pays du Général Pierre Clotaire OlinguiNguéma.


Depuis, quelques recherches y compris auprès des avocats qui se sont commis d’office pour porter secours à ce compatriote,sont vaines. La grogne monte à travers le pays, pour exiger sa libération et celle de tous les prisonniers politiques y compris ceux du MRC. Embastillés depuis les marches du 22 septembre 2020, ces marches s’étaient soldées par des centaines d’arrestation. A la suite de celles-ci, d’éminents chefs de familles croupissent toujours en prison. Ils y sont aujourd’hui encore, et ce contre leur gré, toujours embastillés.Pourtant, plusieurs demandes ont été formulées, y compris par les Nations Unies, en faveur de leur libération. Mais comme pour le cas Ramon Cotta, l’on se rend bien compte aujourd’hui, sur le planisphère des hommes au pouvoir, que la simple critique peut valoir les foudres de la réprimande, voire de dures années d’embastillement, pour tout Camerounais, dans et en dehors du pays.

Ramon Cotta fait partie de ces activistes qui ont cru au devenir de leur pays, qui y ont cru tellement qu’ils se sont donnés voixau chapitre, à travers la critique par la parole, la simple parole, plutôt que par les armes, comme l’ont fait certains. Les paroles sont-elles désormais considérées dangereuses, sinon plus dangereuses que les armes ? Les Démocraties ne vivent-elles et ne survivent-elles pas que grâce à la parole, à la persuasion, aux évidences et finalement, à la vérité ? Un citoyen, devrait-il être pris à partie, malmené, trainé en culotte et finalement torturé pour avoir déclamé quelques paroles contre le régime sur un réseau social ?


Paul Biya lui-même, n’a eu de cesse de déclarer haut et fort, à travers certain de ses nombreux discours : « ne combattons pas ! Débattons ! ». Le temps est-il venu soudain de reformuler cet aphorisme en affirmant plutôt le contraire à savoir : « ne débattons pas ! combattons » ?  Quoiqu’il en soit, l’arrestation de Ramon Cotta remet fortement en cause ces paroles singulières du Président de la République, qui rappelait à juste titre quelques années après sa prise de pouvoir en 1982 que « Les camerounais n’ont plus besoin de prendre le maquis pour exprimer leurs opinions ». Faut-il dès lors, au vu de ce qui est arrivé à notre compatriote Ramon Cotta, rangée cette déclaration dans la terminologie des blagues de mauvais goût ? 

A ce qu’il parait, cette affirmation de Paul Biya, est désormais contrariée par les actes, dès lors que le monde entier a assistééberlué, à l’arrestation musclée, que dis-je ? Au kidnapping en direct de Ramon Cotta sur le sol Gabonais. Une telle situation est la preuve par excellence, qu’aucun Camerounais où qu’il se trouve, n’est plus en sécurité nulle part. Pas même hors du territoire national où beaucoup d’exilés politiques ont toujours pensé souvent à raison, que l’herbe y est plus verte pour les libertés publiques.


TIENTCHEU KAMENI MAURICE

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