Deux dossiers ont ravivé la crise entre le ministère des Sports et la Fédération camerounaise de football. D'une part, le limogeage du sélectionneur Marc Brys demandé par la Fecafoot. D'autre part, l'affaire du dédommagement de l’ancien sélectionneur Antonio Conceição. Le regroupement de l'équipe nationale en mars s'annonce électrique.
Marc Brys sera-t-il sur le banc de touche de l’équipe nationale de football du Cameroun lors des échéances du mois de mars ? C’est la grande question qui taraude les esprits des observateurs du football et supporters camerounais. Pour cause, le Comité exécutif (Comex) de la Fecafoot a sommé le Minsep de reprendre le technicien belge et de mettre à la disposition de la fédération un autre sélectionneur. Dans un document, Nkou Mvondo et Céline Eko, 1ère vice-présidente de la Fecafoot, ont égrené 18 fautes qu’aurait commises Marc Brys. À défaut de le rappeler à l’ordre, le Comex souhaite que le Belge soit tout simplement viré.
Sur plusieurs plateaux de télévision, Prospère Nkou Mvondo, homme politique et membre controversé du Comex de la Fecafoot, a martelé que l’instance dirigée par Samuel Eto’o ne voulait plus de Marc Brys. Et le 14 mars prochain, si rien n’est fait, le Comité exécutif de l’organe dirigeant du football camerounais va siéger et décider du sort du successeur de Rigobert Song. Sauf que, n’ayant aucune relation contractuelle avec Marc Brys, la Fédération ne peut pas le limoger.
La démarche qui se profile coule de source. Il sera refusé au sélectionneur les accréditations nécessaires pour officier sur le banc des Lions Indomptables. C'est déjà le cas depuis plusieurs mois avec son adjoint, le Congolais Joachim Mununga. Une situation tendue que le cas Conceição ne vient pas arranger.
Fecafoot et Minsep se déchirent sur le cas Conceição
Comme depuis la prise de fonction de Marc Brys en avril 2024, la bataille épistolaire entre les deux entités fait rage. À la suite du paiement par l’État du Cameroun de la somme de 1,2 milliard de F.Cfa au Portugais Antonio Conceição pour licenciement abusif, le chef du département communication du Minsep, Gabriel Nloga, a laissé parler sa plume. Dans une correspondance, il a chargé la gestion de la Fecafoot qu’il n’a pas hésité de qualifier de « primesautière ». Jean Marie Nkoussa Nkoussa, chef du département communication de la Fédération, a pris la balle au rebond et a répondu à Gabriel Nloga, arguant que ce dernier n’est pas honnête dans sa communication.
Une situation qui augure une prochaine collaboration électrique entre les deux entités. Car il faut noter que dans la gestion des regroupements des Lions Indomptables, les deux administrations travaillent main dans la main. La Fecafoot assurant la partie technique et logistique; et le Minsep s’occupant de la partie financière. C’est donc reparti, en ce début d’année 2025, pour les mêmes scènes ubuesques qui ont rythmé tous les regroupements des Lions Indomptables depuis le mois de juin 2024. Une bataille d’egos qui sacrifie l’intérêt supérieur du drapeau Vert-Rouge-Jaune.
Une qualification pour le Mondial 2026 en jeu
Ces nouvelles crispations arrivent alors que le Cameroun est dans un moment charnière de sa campagne des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Bien que leaders du groupe D avec 8 points, les quintuples champions d’Afrique sont talonnés de prêt par les Libyens (7 pts) et les Angolais (6pts). Les Camerounais n’ont donc pas droit à un faux pas, au risque de perdre le fauteuil de leader. Marc Brys et ses hommes vont se déplacer pour affronter l’Eswatini le 17 mars et recevront la Libye le 24 mars, probablement à Yaoundé.
Guy Etom
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