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Litige foncier à Kendeck : une population en colère face à une injustice persistante

Mercredi 5 mars 2025 restera une journée marquante pour les habitants de Kendeck, une localité située dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral. Exaspérés par un conflit foncier qui dure depuis plusieurs années, les habitants sont descendus en masse sur le terrain litigieux pour exprimer leur mécontentement et interpeller les autorités.



Dans un élan d’union et de détermination, les manifestants ont lancé un appel pressant au gouverneur de la région ainsi qu’au chef de l’État. Leur exigence est claire : la restitution de leurs terres ancestrales, spoliées selon eux par des individus extérieurs à la communauté. « Nous réclamons nos terres ! Le Cameroun est un État de droit et nous demandons le respect des droits coutumiers des autochtones », scandait la foule avec force et indignation.

Une expropriation brutale sous surveillance policière

La colère des habitants a été attisée par les événements de la veille. Impuissants, ils ont assisté à la destruction de leurs biens par des engins de chantier, sous le regard intransigeant des forces de l’ordre composées de policiers, gendarmes et militaires. Ces derniers, déployés en nombre, ont encadré les opérations sans laisser la moindre place à la contestation.

Pour les habitants de Kendeck, cette situation est le résultat d’une injustice manifeste qui dure depuis des décennies. « Nous sommes nés sur ces terres et nous avons grandi ici. Ce litige date de plusieurs années, depuis que feu Tchouta Moussa s’est installé ici. Après son décès, nous avons découvert que le terrain avait été immatriculé en violation des accords initiaux. Ensuite, nous avons appris que le général Mpay l’avait à son tour acquis. C’est une arnaque en règle ! » s’insurge Liken Tonye, représentant du chef du village Kendeck.

Un terrain de 44 hectares au cœur du conflit

L’objet du litige porte sur une vaste parcelle de 44 hectares, revendiquée par 17 familles de Kendeck. Ces familles dénoncent non seulement la confiscation de leurs terres, mais aussi la destruction de leurs maisons et de leurs sites sacrés, notamment des tombes ancestrales. « Nous voulons que justice soit rendue. Ce terrain nous appartient et nous devons le récupérer. Ni feu Tchouta Moussa, ni le général Mpay ne sont originaires d’ici. Il est inconcevable qu’ils puissent en disposer alors que nous, les héritiers légitimes, en sommes dépossédés ! » clame Emmanuel Ngoy, l’un des meneurs du mouvement.

Déterminée à obtenir gain de cause, la population rappelle qu’elle a déjà entrepris plusieurs démarches administratives. Un dossier avait été soumis aux autorités compétentes, mais celui-ci semble être resté lettre morte. « En janvier dernier, nous étions encore chez le gouverneur. Nous attendons toujours une réponse », regrette un autre manifestant.



Une affaire loin d’être résolue

Alors que les tensions persistent, l’absence de réaction des autorités renforce l’amertume des habitants de Kendeck. Toute tentative de recueillir une version contradictoire des faits s’est soldée par un échec, les journalistes ayant été expulsés du site par la police.

Les regards sont désormais tournés vers le gouvernement. La population espère une intervention rapide pour mettre un terme à cette injustice qui menace la paix sociale dans la région. En attendant, la mobilisation continue et les habitants sont prêts à poursuivre leur lutte jusqu’à l’obtention de leurs droits.

 
 
 

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