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Cosmétiques au romarin

Lutte contre la corruption : La polyphonie au sein du gouvernement


Quelques administrations, et Collectivités territoriales décentralisées (CTD) snobent la Commission nationale anti-corruption (Conac). Plusieurs secteurs d’activités sont épinglés par la pratique de fraude.  

La Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu le 26 septembre 2024 au Palais des Congrès  de Yaoundé, le rapport sur l’état de la corruption au Cameroun pour l’année  2023. Pour ce treizième rapport, le constat qui saute à la lecture du Rév. Dr Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, est qu’il y a une polyphonie voire une défiance au sein de l’appareil étatique.

La politique sur la lutte contre les détournements des deniers publics ne trouve pas l’assentiment de tous. Pour illustrer ses propos, il fait savoir que les demandes de contribution adressées au ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), au ministère de l’Eau et l’Energie (MINEE), ainsi qu’à la Délégation Générale à la Sureté Nationale (DGSN) sont restées sans suite. Il souligne en outre, qu’au sein des Collectivités Territoriales Décentralisées, en dépit des appels incessants la Conac a reçu 7 contributions sur les 384 Collectivités territoriales décentralisées existantes.


Depuis des années, la Conac a reçu pour la première fois du Procureur Général près le Tribunal Criminel Spécial (TCS) l’état de restitution du corps du délit dans le cadre des procédures traitées au sein de cette juridiction et du Directeur général de la Société de recouvrement des Créances du Cameroun.

Le président de la Conac a salué l’engagement de ces différentes institutions. « L’un des constats du rapport 2023 est la montée en puissance des institutions impliquées dans le recouvrement des avoirs issus de la corruption ». « Il reste à souhaiter que cet élan se densifie au cours des années à venir et que les fonds ainsi collectés soient gérés à bon escient », poursuit le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams.  


Les dénonciations

Selon le  rapport la corruption fait des ravages dans tous les secteurs d’activités. Le nombre des dénonciations le démontrent à suffire. Il est de 7 548 cas pour l’année 2023,contre 7 061 cas en 2022, soit une augmentation de 487 cas de dénonciations en valeur absolue et de 6,45% en valeur relative. 3 273 dénonciations ont été reçues par voie de courrier administratif, 1 245 via la ligne verte (1517), 770 par courrier électronique et 2 260 au numéro WhatsApp.

Pour ce faire, parmi les pratiques les plus décriées par les dénonciations, il y a le secteur éducatif qui excelle par le détournement des frais des Associations des Parents d’Elèves et Enseignants (APEE), la vente des places lors des recrutements d’élèves dans les établissements scolaires, l’augmentation irrégulière des frais d’inscription aux examens officiels, l’absentéisme qui prend de l’ampleur au sein de l’administration. Pour le cas du ministère des Enseignements secondaires, l’on note 9 735 agents publics ont été placés en position d’absence irrégulière. « L’absentéisme s’assimile à un détournement de fonds publics dans la mesure où l’agent public qui s’en rend coupable perçoit une rémunération pour un travail qu’il n’a pas effectué », explique  le Président de la Conac.


Dans le secteur des Collectivités territoriales décentralisées, l’on décrie des paiements irréguliers pour la délivrance des actes de naissance, l’arnaque des usagers par les agents des Mairies et police municipale. Dans le transport plusieurs dénonciations portent sur des cas de fraude et de corruption lors des examens pour l’obtention du permis de conduire et la perception illicite des pénalités par des agents préposés à la prévention routière.


Préjudice

Au regard de toutes les dénonciations faites par les différentes administrations, sur la corruption au Cameroun, l’on note que l’Etat a enregistré un préjudice  plus de 114 milliards FCFAcontrairement au rapport de 2022 qui fait état de 109 milliards FCFA, preuve que la lutte contre la corruption, n’avance pas, la société camerounaise peine à se défaire de cette gangrène qui effrite le tissu social et économique du pays.

 

Olivier Mbessité  

           

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