UN COMITE DE COORDINATION DES POLITIQUES NATIONALES BIENTOT OPERATIONNEL
l'or a servi et sert encore dans le financement du terrorisme au Sahel
Le 30 octobre 2023, Paul Biya a signé le décret N° 2023/464, portant création, organisation et fonctionnement du Comité de Coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux, de financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Ce comité est chargé entre autres :
- de proposer toutes les mesures susceptibles de permettre l’application par le Cameroun, des décisions prises par les instances régionales et internationales de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme, et la prolifération des armes de destruction massive ;
- de formuler des propositions en vue de susciter une réglementation adaptée, à la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, conformément aux recommandations internationales ;
- d’assurer une meilleure coordination des services de l’Etat impliqués dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive,
- d’assurer la supervision des établissements et professions non financières désignés, qui ne disposent pas d’organe de régulation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive etc.
Un contexte de guerre
Un tel comité vient à point nommé, dans un contexte où le Cameroun fait face à des guerres multiples sur son sol. Des guerres financées de l’intérieur comme de l’extérieur. Des guerres de sécession, comme du terrorisme. Ceux-ci tirent évidemment leurs origines, dans de multiples cercles financiers concentriques ou extraverties, qui tournent autour des institutions de finances et de microfinances, mais aussi, dans des transactions monétisées sur lesquelles les banques classiques n’ont que très peu d’influence. L’on peut également parler des cryptomonnaies, qui ont désormais pignon sur rue, de la monnaie électronique, des transactions monétaires parfois insaisissables issues des paradis fiscaux, de l’argent du crime organisé qui très souvent, circule sous forme de liquidité etc.
Dans une telle approche, l’on ne peut s’étonner de constater que le décret présidentiel a fait fi dans sa contexture, de l’existence de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
Mines et minerais armes de guerre
L’ITIE constitue pourtant un pendant primordial dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. De fait, il a été prouvé l’implication, des mines et autres minerais dans divers conflits ayant ensanglanté le contient africain, tel que les diamants qui ont financé à profusion la rébellion de Jonas Savimbi dans sa lutte contre le MPLA, parti au pouvoir en Angola, au cours des années ayant suivi l’indépendance de ce pays. Les diamants ont également eu une résonnance particulièrement négative dans les conflits armés en Sierra Léone et dans la guerre du Libéria. Aujourd’hui, la récurrence de la présence des « blood diamond », les diamants de sang, dans les guerres en Afrique, a suscité la mise en place d’un processus de transparence semblable à celui de l’lTE dénommé : « Processus de Kimberley ».
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