Le 12 décembre 1933 à Douala, naissait Emmanuel N’Djoke Dibango, dit Manu Dibango. Il fit une carrière musicale hors normes. | Rarement malade, il est cependant interné au début du mois de mars dans un Hôpital de Melun en France. | On lui diagnostique d’abord une méningite que l’hôpital s’apprête à soigner. Puis vint la phase du COVID 19. Il meurt finalement le 24 mars 2020, à l’âge de 86 ans. |
Eberlués, les Camerounais subissent cette nouvelle de manière très embarrassante, ce d’autant plus que l’artiste enfilait concert sur concert, et n’avait jamais fait montre de façon particulière, d’un problème de santé. En cette période où la pandémie planétaire du COVID 19 sévit pleinement, il est précipitamment enterré quelques jours plus tard au cimetière parisien Père Lachaise. Il est accompagné à sa dernière demeure en compagnie de quelques membres de sa famille triés sur le volet.
Ses fans, disséminés à travers le monde, lui rendent un hommage mérité. Il s’agit, la plupart de temps, de témoignages virtuels, en lieu et place de grands rassemblements qu’affectionnait l’artiste, au travers de concerts souvent géants. Ces grands rassemblements faut-il le rappeler, ont jalonné toute la carrière.de cet orfèvre de la musique. Manu Dibango meurt, laissant des milliers de fans éplorés à travers le monde entier..
Ses admirateurs au. Cameroun, pays qui l’a vu naître, sont interloqués, ce d’autant plus qu’il a porté haut, le flambeau national, au travers du mythique tube planétaire qui sortit des entrailles de son inspiration : « Soul Makossa ». De même, ses nombreux albums distillaient, de par ses auditoires nombreux et variés, une sensation de bien-être, d’accomplissement, parfois d’attendrissement. Ses sonorités musicales étaient toujours nimbées d’aises, d’un sentiment de félicité, et, parfois, de béatitude. Il n’est pas jusqu’à la star planétaire que fut Michael Jackon, qui ne l’ai plagié.
Manu Dibang meurt donc,dans ces circonstances troublées. Ses fans du pays natal, sont traversés par l’amertume et le ressentiment, d’autant plus que l’artiste n’a pas connu pour des raisons évidentes, des funérailles dignes de son rang. L’on croyait que cette amertume serait atténuée une fois, la stupeur de la pandémie passée. Les uns et les autres. pensaient à raison, que les pouvoirs publics allaient rendre un vibrant hommage à ce lion indomptable du saxophone, qui ne renia jamais ses origines. De son vivant, Manu Dibango fit tout pour offrir à son pays, une brillance certaine, dans le concert des nations. |
C’était mal connaître les autorités locales, qui ne s’encombrent pas de scrupules, vis-à-vis d’une catégorie de citoyens, dès lors que ceux-ci en viennent à passer outre trombe. Ce soucis d’ostracisation, cette dirimante omerta, cette volonté d’officialisation de l’amnésie, ne saurait crée un inconscient collectif. Les fans de l’artiste, de même que les Camerounais de tous bords, attendent toujours que des obsèques officielles de cet artiste de talent soient décrétées afin que les mélomanes et l’ensemble des Camerounais, puissent lui rendre un hommage mérité.
Par un tel acte, les pouvoirs publics démontreraient alors que les Camerounais qui excellent peuvent être reconnus à leur juste valeur, par-delà les vicissitudes de la vie, et ainsi, faire un pied-de-nez aux coups du sort.
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