C’est le sens de l’atelier organisé par le CEIDES avec pour thème « Femmes et migrations internationales : quellesperspectives pour les droits des femmes ? »
La rencontre organisée par le CEIDES (centre africain d'études diplomatiques, internationales, économiques et stratégiques) au Djeuga palace de Yaoundé mercredi 26 Mars 2024.
Des échanges qui ont connu la participation de l'ambassadeur du royaume d'Espagne au Cameroun SE Ignacio Garcia Lumbreras, un témoin privilégié de ce phénomène de migration. Après les propos introductifs du président du CEIDES, Dr Christian POUT, quatre exposés ont permis à l'assistance de faire le tour des différents axes.
Le premier « Genre et déterminants des migrations internationales »par Mme Morelle Manuela SA'A NGOUANA, internationaliste chercheure associée au CEIDES, le second « Climat change, migration, immigration and womensecurty » par Mme Prudence NOUTCHA, chercheure associée au CEIDES, le troisième « quels cadres juridiques et mécanismes internationaux de protection des femmes et des jeunes filles migrantes » par Maurice Rabier CharlesQuentin de l'OIM et enfin la dernier « Migrations féminines et dynamiques socio-économiques des pays d'origine et des pays d' accueil » par Dr Thérèse Azeng économiste, chercheure associée senior au CEIDES et enseignante à l'université de Bertoua. Une phase de questions-réponses aura permis de mettre un terme à cette journée d'échanges.
Il faut le dire, c’est devenu une tradition au CEIDES car en Mars 2021 déjà, il avait organisé un atelier sur le thème « leféminisme et les relations internationales : les théories et lespratiques », en Mars 2022 le thème était « femmes et conflictualités : sont-elles du côté de la paix », puis en 2023 c’était « égalité homme-femme en relations internationales ».Comme l'a mentionné le président du CEIDES, Dr Christian POUT, la liberté de circuler est un droit urgent et fondamental. Pour terminer son propos d’ouverture, il a fait sienne la citation du prix nobel 2018 qui disait : les femmes sont l’avenir de l’humanité.
Réactions
Dr Thérèse Azeng chercheur associé CEIDES, enseignante université de Bertoua
« La communication sur les migrations est essentielle à deux titres, les données mondiales le prouvent à suffisance. Presque la moitié des migrants sont des femmes, 48% des migrants internationaux sont de sexe féminin. A ce titre là, la spécificité genre est importante dans la dynamique qui est liée à la migration. Le second aspect est lié aux conséquences de la migration pour la femme et aussi pour la société dans laquelle elle évolue. Donc le centre international a pensé en cette année 2024 qu'il était essentiel de mettre à l'honneur cette question sur les migrations parce qu'elle est importante dans l'agenda international et on l'entend dans la plupart des pays industrialisés, le débat sur la migration est essentiel dans les discours politiques et pour les enjeux électoraux. Grâce aux travaux de cette journée, on a pu énumérer quatre grands groupes de facteurs qui motivent la décision de migrer. Ces facteurs sont économiques, sociaux, politiques et environnementaux. La recherche des meilleures conditions de vie, de travail, d'acceptation sociale et la fuite des normes dans certains contexte qui amènent à rechercher un cadre familial meilleur. Il y a également des causes liées au regroupement familial, aux pressions politiques ou rechercher une meilleure affirmation de soi. Et enfin, la présentation d'aujourd'hui qui était essentielle à démontrer le rôle qu'a les changements climatiques sont désormais considérés comme cause principale en Afrique (la vague de chaleur ou les catastrophes naturelles) ».
SE Ignacio Garcia Lumbreras, ambassadeur du royaume d'Espagne au Cameroun
« Je pense que c'est un apport double car l'Espagne a été longtemps un pays d'immigration et une partie s'est produite en Afrique. Maintenant, mon pays reçoit des migrants et la première communauté des migrants en Espagne est marocaine, bien intégré et qui fait une contribution décisive dans la croissance économique et sociale. On est un pays très près de l'Afrique et on sait gérer les flux dans les deux sens comme d'immigration dans le passé et de migrants dans les deux maintenant. Vous savez le pacte de 2018 sur les migrations malgré son caractère non contraignant est un instrument qui, dans les années à venir va s'imposer comme cadre normatif sur les migrations qui contraint tous les Etats. Et cet instrument, fait spécifique référence aux besoins des femmes, des filles et des enfants. Je pense que ce qu'il faut, c'est de mutualiser les efforts car aucun pays ne peut faire face seul au problème migratoire car c'est un problème mondial auquel il faut apporter une solution globale ».
Clément Noumsi
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