A la découverte des trésors cachés du Cameroun, un rendez-vous qui fera date!
Comment identifier et tirer avantages de ses potentialités. Pour mieux comprendre, nous avons rencontré pour vous le coordonnateur technique du projet d'appui à la mise en œuvre du protocole de Nagoya, le Pr Evariste Fongnzossie.
Afrique en éveil : Durant deux jours, vous avez eu la prétention de révéler des trésors cachés, quels sont-ils ?
Pr Evariste Fongnzossie : Durant ces deux jours au musée national, l'ensemble des trésors cachés dans nos écosystèmes et dans notre biodiversité était exposé au grand public. Pour être plus simple, il faut dire que la ressource génétique, c'est un principe actif qu'on retrouve dans nos plantes, dans nos microbes, dans nos éléments d la biodiversité. Ces principes actifs qui peuvent avoir de la valeur dans la pharmacie, dans la médecine, de la cosmétique etc.
AEE : Vous nous dites ce matin que le Cameroun regorge des trésors inestimables ?
Pr EF : le Cameroun est une Afrique en miniature et cela se vérifie très bien avec la biodiversité et malheureusement cela n'est pas bien exploité de façon à être plus rentable.
AEE : d'où le thème de ce premier forum national des ressources génétiques « A la découverte des trésors cachés des ressources génétiques au Cameroun », vous trouvez que c'était vraiment cachés ? Il a fallu longtemps chercher sans trouver?
Pr EF : il a fallu effectivement longtemps fouiller avant de trouver mais ce qu'il faut dire, c'est que ces ressources génétiques pour les révéler il faut passer par des travaux de recherches en laboratoire pour pouvoir les dévoiler ces trésors cachés. Ils sont également dans le savoir-faire des communautés autochtones.
AEE : Et justement ils étaient là au musée national ?
Pr EF : justement ils étaient là, chacun dévoilant au public son savoir-faire, ses innovations basées sur la biodiversité.
AEE : est-ce un avantage pour le Cameroun?
Pr EF : effectivement cela a été un avantage de tirer des ressources importantes pour le développement du pays. Ces ressources là lorsqu'elles sont véritablement valorisées conformément au protocole de Nagoya, (accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de leur utilisation), c'est ça la finalité de ce protocole, celui de permettre un accès facile à ces ressources et de mettre en place un cadre qui rassure que dans l'exploitation de ces ressources, les bénéfices qui en découlent sont partagés de manière assez juste entre les utilisateurs, les entreprises, les laboratoires de recherche et les fournisseurs (communautés locales).
AEE : voilà qui nous laisse d'ores et déjà songeur quant aux retombées mais l'utilisation des ressources se font de façon illicite par certaines entreprises ?
Pr EF : il faut le souligner, les entreprises qui exploitent les résultats des recherches, transforment en produits vendables. Il est question de réguler l'accès commercial à ces ressources génétiques et à ces connaissances traditionnelles de façon à ce que les bénéfices qui en découlent soient partager de façon juste et équitable entre les fournisseurs et les utilisateurs.
AEE : une traçabilité sur la cartographie des grands herbiers comme on le voit avec les gisements de pétrole et autres?
Pr EF : effectivement la traçabilité est un élément clé du protocole de Nagoya. Il est question dans sa mise en œuvre au Cameroun de mettre en place un mécanisme de traçabilité et de s'assurer que les connaissances traditionnelles qui sont exploitées au Cameroun circulent dans un cadre conforme à la loi APA.
AEE : comment ne pas confondre la journée de la diversité biologique ?
Pr EF : en effet le protocole de Nagoya parle de la diversité biologique. Ce forum a été une occasion de voir ou de découvrir le savoir-faire de nos communautés, une opportunité pour les entreprises et chercheurs de rencontrer sur un site plusieurs potentiels partenaires.
Propos recueillis par Clément Noumsi
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