C’était à la faveur d’une conférence qu’il a tenu le 08 avrildernier, lors de son séjour au Cameroun du 3 au 9 Avril 2024, sur invitation de son ami et frère Serge Espoir Matomba, premier secrétaire du PURS.
Le public est venu nombreux à la rencontre d'un modèle, de ce jeune de 52 ans, Charles Blé Goudé, pour ne pas le nommer, qui a déjà fait l'objet de 11 détentions dont deux années d'isolement et un séjour de huit ans à La Haye, cour pénale internationale.
Il a quitté le Cameroun avec une promesse ferme d'y revenir le plus souvent. Deux thématiques ont été présentées au public,lors de la conférence qu’il a animé, la première portait sur « les défis et perspectives de la démocratie en Afrique » par le Pr Nkolo Foé. Dans sa douzaine de minutes de prise de parole, il a cloué au pilori et condamné par contumace le Pr Achille Mbembe pour son choix de se ranger et de soutenir les anciens colons d'hier qui nous imposent leur style de démocratie en lieu et place de celle la mère patrie, le Cameroun.
La prise de parole de Charles Blé Goudé, le pèlerin du panafricanisme très attendue du public a tenu toutes ses promesses. Le thème était « la justice internationale et l'Afrique ». Dans un langage simple, il a remercié tout ceux qui ont contribué à l'extrader à la cour pénale internationale, pour les huit années de détention qui l'ont transformé et fait de lui un homme nouveau. Pour Charles Blé Goudé, « il est temps pour les africains de mutualiser leurs compétences pour développer le continent à l'exemple de la Chine qui a su en 50ans, faire tourner la roue de l'histoire en sa faveur, l’esclave d’hier est devenu le maître aujourd’hui.
Les Africains doivent s'assumer, le moment est venu pour nous d'avoir notre cour africaine de justice car seuls les africains sont les pourvoyeurs de la CPI pourtant le monde connait des conflits interminablesmais on ne voit pas les autres dans les geôles là-bas. Il a remercié le Cameroun de n’avoir pas ratifié le traité de Rome de 1999 qui instituait la CPI.
62% des terres arables en Afrique sont inexploitées pourtant devrait nourrir le monde car ne l'oublions pas tous les grands pays ont d'abord une agriculture mécanisée et une autosuffisance alimentaire. On ne peut pas se développer avec la pensée des autres, je me définiscomme un héritier d'un des pères fondateurs du panafricanisme Kwame Nkrumah. Comment on fait pour partir des Afriques à l'Afrique? Comment on fait pour que le problème du Cameroun soit celui du Sénégal, de la Côte d'ivoire soit de la Gambie? Nos micro états ne feront jamais le poids devant une Europe unie avec un marché commun pourtant elle ne contient que la moitié de la population que compte le continent africain.
L'africain doit se poser les bonnes questions et cesser de se morfondre sur son sort car personne ne viendra nous développer à notre place. Laissons le passé colonial derrière nous et arrêtons de nous plaindre, devant un mur de lamentations. Nous avons tout pour réussir notre transformation structurelle et agraire pour des lendemains qui chantent ».
Il est important de le préciser, cette tournée africaine de Charles Blé Goudé dont le Cameroun vient d'être la première étape dans son pèlerinage est une promesse et une marque de reconnaissance envers le peuple camerounais qui durant sa détention, la diaspora camerounaise, en occurrence, jusqu'à son acquittement, les camerounais lui ont été d'un appui incommensurable avec les manifestations à La Haye sans oublier Me Josette Kadji son avocate dont il est allé lui dire une fois encore merci dans son village à Bana dans la région de l'Ouest Cameroun.
Charles Blé Goudé est le leader du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Il est reparti mardi 9 avril 2024 après un séjour d'une semaine en terre camerounaise, sa deuxième patrie suite à une invitation de Serge Espoir Matomba, premier secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS). Au cours de cette visite, le panafricanisme a prêché une cause qui mobilise tant Blé Goudé que Matomba. Les deux leaders sont fortement engagés dans la promotion du panafricanisme.
Matomba a précédemment participé à un mini-sommet à Abidjan en novembre dernier, organisé par le Cojep sur cette thématique. L’objectif de cette initiative est de mutualiser les efforts pour obtenir la souveraineté de l’Afrique. Une deuxième édition est prévue cette année en République centrafricaine, avec l’ambition de passer d’un mini-sommet à un sommet régional.
Clément Noumsi
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