La ville de Yaoundé a abrité la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante. Cette célébration invite les jeunes à mieux s’approprier le patrimoine matériel et immatériel.
L’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé a mobilisé le 24 janvier 2025 les chefstraditionnels, les autorités et les danseurs des différentes aires culturelles du Cameroun. Ils sont venus des quatre coins de la ville pour célébrer la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante (Jmca). A cet effet, les convives se sont reconnectés aux sources à travers le rituel de la connexion aux ancêtres.
Surtout dans un contexte de mondialisation qui tend à gommer l’altérité culturelle, et qui façonne de plus en plus l’être unidimensionnel. Conséquence, nombreux sont ceux-là d’ici et de la diaspora qui ne savent pas parler la langue maternelle, ne savent plus enterrer leurs morts, ne maitrisent plus la procédure du mariage traditionnel et,plus loin, sont incapables de faire un narratif pointu de leurs arbres généalogiques. Partant de ce constat, le fil conducteur des assises avait pour thème : « Préserver et promouvoir les héritages ancestraux, un l’élan defraternité intergénérationnelle ».
Sa Majesté Essombey Ndambwe Ness R. souhaite un changement de paradigme, dans l’appropriation du patrimoine matériel et immatériel. Pour ce faire, la Jmca envisage, à travers cette journée, un retour aux sources, où les enfants du primaire et secondaire, et les étudiants iront dans les campus en tenue africaine. « Nous souhaitons que tous les citoyens, le premier d’entre eux, écoutent la musique africaine un jour où les médias écrits ou audiovisuels publieraient des articles ou diffuseraient des programmes en langue maternelle. Nous en appelons à un 24 janvier promoteur de la diversité culturelle et plus loin de l’élaboration d’un uniforme unique », explique-t-il.
Vision
La vision de la Jmca est de relancer l’industrie culturelle, raviver la création artistique, et remettre au goût du jour, le temps d’une célébration, « le savoir-faire, le savoir-être, le savoir-vivre africain notamment au Cameroun », précise SM Essombey Ndambwe Ness R. Selon l’orateur, tous ces souhaits évoqués vont contribuer inéluctablement au renforcement de « l’unité et la cohésion nationale ». L’objectif visé ici est de préserver et promouvoir les héritages ancestraux, pourrépondre avec plus d’entrain aux défis contemporains.
L’Afrique berceau de l’humanité est riche d’un patrimoine culturel et spirituel bénis. Nos traditions orales, langues, rites, arts et danses sont les trésors qui ne doivent pas sombrer dans l’oubli. Ils sont « des phares qui éclairent notre présent et balisent notre avenir, préserver cet héritage, c’est préserver notre essence, notre identité profonde », interpelle Sa Majesté Essombey Ndambwe Ness R.
Tissu de spiritualité
Selon Mouté Camille A Bidias, membre du Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (Rapec) et directeur de la Jmca, l’association œuvre en conformitéavec la « Charte de la renaissance culturelle africaine », elle œuvre à la promotion, la diffusion, la restauration de la culture africaine et afro descendante dans le monde. Il s’agit de mieux faire connaître et reconnaître l’apport de cette culture dans l’évolution de ce monde autant dans l’élaboration du tissu de la spiritualité humaine que dans les progrès et sciences et les technologies.
A cela, il faut lier toute activité séculaire faite par les africains et les afro descendants pour l’avènement d’un monde libre, prospère ; tout ceci par la préservation des patrimoines ancestraux, en gardant nos liens de fraternité au-delà du temps, de l’espace et des générations. A cet effet, il y a urgence de les « connaitre, les préserver, les pratiquer et les promouvoir »,conclut le patriarche Camille Mouté A Bidias, très détendu dans son propos. Pour mémoire, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) avait proclamé à l’unanimité la « journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante », lors de la 40ème session de sa Conférence générale tenue en 2019.
Olivier Mbessité
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