top of page
Cosmétiques au romarin

Paul ATANGA NDI  L’HOMME QUI VEUT CASTRER LA LUMIERE



Les ukases, les injonctions, les récriminations, les menaces, et les intimidations des adversaires politiques, sont caractéristiques du style communicologique de Paul AtangaNdi. Ses phraséologies à l’emporte-pièce, sont évocatrices dustyle langagier à la jactance, qu’il affectionne tant. Il aime comme dans les films d’horreur, déformer les prismes de la réalité, afin d’instiller au sein de l’opinion publique, la peur etla confusion. De conditionner la crainte, les appréhensions, les inquiétudes et finalement, le mépris des adversaires politiques. Sous un tel prisme, les mots usités par le MINAT, tourneboulent avec une virtuosité déconcertante, au travers des insinuations surannées, indexant sans complaisance l’opposition.

Il prend appui sur le brin de notoriété que lui confère ses responsabilités ministérielles, pour s’en orgueillir et se donner bonne conscience, dans le combat qu’il souhaite mener contre ses adversaires politiques. Il ne démord jamais et croit dur comme fer, qu’il a la science infuse, même au cas où il s’agirait de faire preuve d’une regressivité moyenâgeuse, comme celle de faire croire qu’il est interdit de porter critique au Président de la République ou à ses actions. Avec Paul Atanga Nji, l’on ne quitte jamais le carcan des outrances, des sémantiques guerrières qui, il faut bien le reconnaître, relèvent d’une autre époque. Mais Paul Atanga Ndi, n’en n’a cure, Il met sa cuirasse de combattant du parti au pouvoir et se bombe le torse, prêt à en découdre avec tout ce qui bouge et qui aurait des caractéristiques oppositionnelles au RDPC, son parti politique. Dans cette lutte à mort qu’il a engagé contre l’opposition et pour la survie du régime, Atanga Nji est sûr et certain qu’il aura toujours le dernier mot. Il saute de point de presse en conférence de presse, de communiqués en communiqués, pour sortir becs et ongles contre les opposants, régulièrement qualifiés de fauteurs de trouble.

Il exacerbe et exagère le propos, sans vraiment convaincre de la logique et de la véracité de l’argumentaire. Tout chez Atanga Nji, tient de l’ordre de la conspiration, du complotisme, de la nuisance, de la félonie, et finalement de la volonté de l’opposition de s’emparer du pouvoir par les moyens les plus illégaux, y compris par la force et la violence. Rien, dans ses analyses ne s’apparente à un quelconque équilibrisme. Tout tient de l’ordre de la dichotomie. Chez Atanga Nji, il y a « eux » et « nous ». La pègre et le gentil homme, le félon et le patriote, l’arnaqueur et le juste, etc. Il fait bien de toujours se mettre du bon côté de ces êtres, cependant qu’il jette l’anathème et l’amalgame sur les autres, ceux-là même qui leur envie leur pouvoir.

Dans cette conception dichotomique, la politique cesse d’être l’art de gérer, de gouverner avec discernement, par-delà les différences de point de vue et des contradictions, liées aux divergences d’appréciation, qui sont le propre de l’humain. Avec Atanga Nji, l’on devrait demeurer constamment sous l’hypnose du pouvoir, sous le charme de ses lambris, pourfaire une allégeance perpétuelle au Prince, comme dans les monarchies dynastiques d’autrefois, où le Roi inspirait dévotion, crainte et allégeance, souvent jusqu’à la schizophrénie.

Tel Don Quichotte contre les moulins à vent, il donne le meilleur de lui-même, dans ses combats souvent imaginaires, parfois perfides, ringards et par nature, anachroniques. Il croit cependant en cerner la quintessence, en maîtriser les urgences,dans une confusion totale entre démocratie et despotisme, clairvoyance et obscurantisme, discernement et tâtonnement, entendement et chambardement.

Très attaché à la sémantique guerrière, il croit dur comme fer, qu’il est d’une exemplarité et d’une candeur de blanche neige. Il se tourne toujours néanmoins vers des penchants de raidissements chaque fois qu’il est question de négociation. Pour Paul Atanga Ndi, force ne devrait jamais rester à la loi, mais à la force, qui seule devrait tout régenter, y compris dans des situations bloquées ou tout semble incliner à une reformulation des sens.

Aussi, est-il attaché à une poursuite de la guerre et contre toute négociation dans la cause anglophone. Il est par ailleurs contre les alliances politiques, lorsqu’il s’agit de l’opposition. Réfute le droit de visite aux prisonniers de l’Ambazonie, qualifie les opposants de « roublards » et de « conspirationnistes ». Il considère comme un « casus belli » (déclaration de guerre), le fait de vouloir organiser un meeting sous la casquette d’une alliance de partis politiques.  

La frénésie de son verbe trouve alors toute la substance de sa sève vénéneuse, pour infiltrer le mal qu’il voit partout, lorsqu’il s’agit de l’opposition. Une telle situation, assurément, n’est pas du goût de tout le monde et devrait, si elle persiste, créer à terme, un ras le bol généralisé. Viendra assurément, un moment de rupture où le peuple voudra reprendre ses droits, et à ce moment-là, Paul Atanga Ndi pourrait se retrouver pris à son propre piège, celui de la création d’une frondaison de la défiance politique.

 

TIENTCHEU KAMENI MAURICE

7 vues0 commentaire

Comments


bottom of page