Le musée national de Yaoundé vient d’accueillir le premier forum national sur les ressources génétiques, en votre qualité de point focal APA, merci de nous en dire à ce sujet.
Afrique en éveil : bonjour Dr Aurélie Taylor DIngom, c'est quoi APA ?
Dr Aurélie Taylor Dingom : bonjour pour mieux comprendre il faut revenir à la genèse, disons que tout ceci part de la convention sur la diversité biologique qui repose sur trois piliers. Le troisième est donc l'accès et le partage des avantages découlant des ressources génétiques. Il se trouve que ma formation initiale, celle de pharmacologiste me prédispose à mieux comprendre la thématique qui est vraiment pointue, parce qu'elle est scientifique. Elle interpelle les molécules, la recherche, les séquences, l'ADN etc.
AEE : justement quand on parle aujourd'hui des ressources génétiques, les gens ne comprennent pas toujours de quoi il s'agit ?
Dr ATD : disons qu'on ne va pas inventer les concepts, je suis obligé de les manipuler tels que la science le veut. A la base il y a les ressources biologiques, si je veux caricaturer c'est vous et moi, ce sont les microbes voilà les ressources biologiques. Mais chaque ressource biologique regroupe en son sein l'ADN qu'on appelle le noyau de cellule et l'ADN est donc le support des gènes d'où génétique. La ressource génétique est donc tout matériel génétique qui a un potentiel actif en lui
AEE : alors on retrouve ce potentiel génétique dans les animaux mais aussi dans les plantes?
Dr ATD : oui on les retrouve au sein des micros organismes, le monde vivant est composé des végétaux, des animaux et des microbes. Tous ces êtres vivants possèdent en eux des gènes et on peut parler de ressources génétiques pour toutes ces catégories d'êtres vivants.
AEE : et ces ressources génétiques sont très importants dans la préservation de la biodiversité, en général et on sait que le bassin du Congo dont le Cameroun fait partie, est très importante et il faut la préserver ?
Dr ATD : oui il faut comprendre aujourd'hui que les économies dans le monde reposent essentiellement et beaucoup plus sur l'exploitation de la biodiversité notamment dans les domaines pharmaceutiques, cosmétiques, agroalimentaires et que sais-je encore. Et ailleurs, c'est des domaines qui supportent l'économie, ceux de la sous région comme la COMIFAC qui sont encore nantis en biodiversité devraient donc capitaliser cet atout naturel pour amener les économies de ses pays à sortir des sentiers battus et en faire une source de revenus ou alors de mobilisation de ressources financières au sein de ces pays.
AEE : on comprend en réalité que les solutions peuvent se retrouver dans la nature?
Dr ATD : les solutions se retrouvent dans la nature, il faut bien que nos pays de la sous région COMIFAC notamment le Cameroun comprenne qu'en plus des recettes fiscales, douanières, pétrolières qu'il existe des recettes qui viennent de la biodiversité.
AEE : et au Cameroun, grâce au travail que vous abattez sur le recensement de ces ressources, on peut dire avec fierté que l'avenir est promoteur avec les quelques partenariats déjà obtenus dans la mise en œuvre de ces ressources ?
Dr ATD : dans la mise en œuvre de ce protocole, le Cameroun a fait des grands bons, on est parti de la ratification à l'internalisation avec la mise en place d'un cadre législatif et certains autres outils comme le consentement préalable donné en connaissance de cause ou alors le permis APA. Et ce cadre aujourd'hui permet au Cameroun d'inter agir avec les utilisateurs des ressources génétiques et ceci a amené le Cameroun a signé avec certaines firmes des contrats APA qui profitent notamment à certaines communautés aujourd'hui.
AEE : alors Dr Aurélie Taylor Dingom, cela a été un plaisir de vous avoir pour cet entretien !
Dr ATD : vous avez dans la vie, il faut toujours laisser des marques dans la vie et susciter des vocations à votre passage et j'espère que mon interview pourra servir de vocation à d'autres jeunes filles et aux Femmes de suivre la dynamique de l'émancipation de la femme et son développement interne pour le grand bien de notre pays. Elle contribue au PIB dans le secteur primaire.
AEE : Bravo Dr Aurélie Taylor Dingom et à très bientôt.
Propos recueillis par Clément Noumsi
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