La quatrième session du Comité Intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin, est prévue du 23 au 29 avril 2024 au Centre Shaw à Ottawa, au Canada. Elle sera précédée de consultations régionales le 21 avril 2024.
La production de déchets plastiques est considérable, chaque année, plus de 280 millions de tonnes de produits en plastique utilisés pendant une courte durée, sont rejetées. Dans l'ensemble, 46 % des déchets plastiques sont mis en décharge, tandis que 22 % sont mal gérés et deviennent des déchets, souvent déposés à perte de vue, dans des décharges sauvages. Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) est une organisation du système des Nations Unies, créée en 1972, et ayant pour but entre autres de :
-coordonner les activités des Nations unies dans le domaine de l'environnement ;
-assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales.
Il faut le dire, pour le regretter, que le PNUE proposait naguère, le recyclage et l'économie circulaire, comme solution aux problèmes générés par la prolifération du plastique. Aujourd’hui, les progrès de la science remettent en cause cette idée reçue.
En 2020, des ONG de 24 pays, dont Terre et Développement pour le Cameroun, ont visité des installations de recyclage locales à petite échelle, et acheté des sacs de granulés de polyéthylène haute densité (PEHD) recyclés. Ce type de plastique a été sélectionné, car il s’agit de l’un des plus couramment utilisé à travers le monde. Les granulés ont été initialement analysés dans des laboratoires de plusieurs pays européens, pour détecter la présence du produit chimique bisphénol A et de plusieurs produits chimiques des deux groupes de retardateurs de flamme bromés et de stabilisants UV benzotriazole.
L'analyse initiale portait sur 18 produits chimiques dangereux pour la santé humaine. Il s’est trouvé que deux échantillons de granulés contenaient 16 de ces produits chimiques. Plus de la moitié des échantillons (54 %) contenaient 11 produits chimiques toxiques ou plus, et 21 échantillons de granulés contenaient les trois groupes de produits chimiques ciblés, tous nuisibles pour l’homme.
Tous les échantillons de granulés contenaient un ou plusieurs des produits chimiques ciblés. D'où l'inquiétude de l'IPEN (International Pollution Elimination Network) qui propose à cette conférence, au minimum, un étiquetage des contenants plastiques, afin de tenir informé toute personne qui serait en contact avec ce matériau. Cette méthode permettra on l'espère, d'accentuer la sensibilisation des utilisateurs et du grand public. Outre l’étiquetage, l'IPEN propose qu'une traçabilité soit faite pour les produits en plastique recyclé, afin de contrôler le cycle de vie de ceux-ci. Ainsi le recyclage ne serait pas la panacée et d'autres idées novatrices devraient voir le jour, à l'issue cette rencontre dans le but de limiter l'invasion des océans par nos déchets plastiques qui constituent une menace véritable pour les espèces sous-marines et même terrestres dont l’homme en particulier.
Clément Noumsi
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