Suite à l’ordonnance n°oo1 du 23 octobre 2024, le chef de l’État s’appuie sur un contexte macroéconomique qu’il maîtrise bien, celui-ci est marqué par le déficit de l’économie mondiale qui est la résultante de la crise Russo-ukrainienne et des tensions au Moyen Orient, des tensions inflationnistes de la politique du durcissement des conditions financière ou encore du renforcement de la fragmentation Géoéconomique.
Mais à côté de la cela, il y a des perspectives d’après le FMI, la croissance économique devrait connaître un ralentissement pour les pays émergents et en voix de développement passant de 4,4% en 2023 à 4,3% en 2024 tandis que les coûts du pétrole brut devraient continuer de baisser jusqu’en 2025. Toutefois, pour l’Afrique subsaharienne les perspectives seraient favorable, le taux de croissance devrait passer de 3,4% à 3,7% plus précisément dans la zone CEMAC, on mise sur l’amélioration de l’activité économique.
Sur le plan national, la croissance est revue à la baisse de l’ordre de 4% par rapport à la loi des finances initiale 2024. Pour ce qui est de l’offre, le secteur pétrolier devrait connaître un recul contre une progression pour le secteur non pétrolier. L’inflation quand elle devrait rester élevée et le réajustement des prix à la pompe et les effets induits sur d’autres produits peuvent l’expliquer.
Le canevas ainsi donné et les objectifs publics sont fixés, la circulaire du président de la république relative à la préparation du budget donne les orientations et les priorités de l’État de 2025. Une grille de lecture par un Expert nous est proposée.
Selon François Samba Bono, la circulaire du président de la république relative à la préparation du budget précise les objectifs de politique publique. « D’abord il faut intégrer que le plan international ou national, il y a des choses à considérer notamment les différents agrégats économiques et aussi la réalité de ce que nous sommes dans un programme de réforme économique et financière avec le fonds monétaire international ainsi que le pacte de convergence en zone CEMAC qui fixe les objectifs au niveau de la transformation structurelle que nous devons d’accélérer avec succès cette fois-ci avec notre plan triennal d’import- substitution qui permet de moins se tourner vers l’extérieur.
Un objectif est mis justement sur la stratégie de démobilisation et de désarmement, il faut reconstruire les zones sinistrés, il faut beaucoup plus axés les efforts sur la transformation industrielle. Il faut d’abord commencé par intégré en production ou en construction qui doivent nous permettre d’avoir une énergie stable, suffisante et abordable. Les infrastructures de transport doivent être améliorées, les infrastructures de télécommunications, numériques et les sanitaires qui sont les priorités utiles afin de maintenir une économie effective de croissance.
Selon les économistes, l’incitation au développement, la pédagogie de consommation à propos de l’élargissement de la fierté locale constituent la clé de voûte pour atteindre le taux de croissance à 4,4%. Avec une économie diversifiée basée sur les industries, les exportations le Cameroun dispose des atouts importants mais il faudra tenir compte de la demande et de l’offre globale.
Un potentiel énorme
Les atouts du Cameroun sont importants pour atteindre son taux de croissance de l’ordre de 4,2% et même plus. L’État compte maximiser la collecte des recettes non fiscales à travers un code général de recettes non fiscales, la dématérialisation du dispositif de collecte et le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne des missions et de recouvrement des recettes autant de nouvelles innovations contenues dans la circulaire présidentielle dans la finalité et l’accélération du processus de développement.
Il faut comprendre par recettes non fiscales tous les frais exigibles par les administrations autre que les impôts et la douane. Il peut s’agir des amendes diverses des loyers, des immeubles, des frais de délivrance des actes judiciaires, d’établissements des titres fonciers ou encore de délivrance des permis d’exploitation des ressources forestières.
Selon le Pr Joseph MVONDO enseignant à l’université de Douala, « sur le plan de l’offre globale, je pense que les leviers sur lesquels il faut s’appuyer et travailler sont particulièrement exigeante. La relation entre le gouvernement et le secteur privé. En matière de protection, la question de diversification, la production à l’international d’une part parce qu’il ne faut toujours pas rester accrocher aux dividendes du pétrole.
Cependant, la transformation de l’économie nationale passe par une densification de l’industrie manufacturière et des services et des services à haute productivité. Et un rattrapage technologique se traduisant par une hausse de la productivité dans l’agriculture et sa modernisation et l’exploitation des ressources du sous sol ».
Pour Edmond KUATÉ économiste « seulement l’exploitation de la bauxite que le Cameroun entend exploiter (Minim Martap, Ngaoundal ou Fongo tongo), c’est une possibilité avec aussi le gisement de fer de Mbalam ou Kribi et de les transformer, vous pouvez imaginer ce que cela pourrait apporter dans la structure macro économique du pays ? En tout état de cause, il faudrait faire avec ce que les spécialistes appellent une pédagogie de consommation marquée par le patriotisme économique ».
Le talon d’Achille
Pour l’exercice 2023, l’État a pu recouvré 320 milliards de francs CFA sur un potentiel de 800 milliards (moins de la moitié). C’est donc pour combler ce gap et faire mieux, que d’importantes innovations sont attendues dès le prochain exercice budgétaire, il s’agit de l’élaboration d’un code général de recettes non fiscales pour sécuriser le circuit d’encaissement des recettes et maîtriser les risques d’atteinte à la fortune publique. Autre grande innovation attendue, c’est la dématérialisation du dispositif de collecte des recettes.
Après la phase de sensibilisation et de vulgarisation de la plateforme Trésor Pay dédiée aux recouvrements et l’encaissement des recettes non fiscales, l’État pourrait envisager une amélioration sensible du taux de ces recettes dans son budget. A ces deux innovations majeures attendues en matière de recettes non fiscales, l’on ajoutera l’accroissement de la transparence et de la recevabilité des acteurs des dites recettes, le renforcement des dispositifs de suivi de recouvrement des dividendes et des autres produits financiers et même l’identification de nouvelles niches de recettes non fiscales.
Clément Noumsi
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