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Cosmétiques au romarin

Présidentielle au Cameroun: L’Eglise catholique inquiète de la tension sociale

Dans une « Lettre pastorale  », la Conférence épiscopale nationale réitère la nécessité d’un code électoral accepté par tous.

L’Eglise catholique romaine n’entend pas être spectatrice et complice du chaos qui se dessine au Cameroun en cette veille d’élection présidentielle. A la vérité, le climat est de plus en  plus délétère à 7 mois de l’échéance, au regard des signaux et des contestations liés au Code électoral. Au Cameroun, la réalité est telle que l’élection présidentielle prévue au mois d’octobre porte en elle les fleurs et nourrit les germes d’un désaveu populaire. Des raisons suffisantes, selon les 23 évêques signataires de la lettre pastorale, pour réitérercomme en 2018, « l’impératif d’organiser les élections sur la base du Code électoral accepté par tous. »

Leur lettre pastorale fait d’ailleurs savoir que cette problématique est portée par de nombreuses chancelleries occidentales et d’autres partenaires du Cameroun. Plus loin, il est relevé de basses manœuvres mises en place par le régime pour le maintien advitam aeternam de l’homme du 6 novembre 1982,âgé de 93 ans. « Initialement prévue en 2026,l’élection présidentielle a été ramenée au mois d’octobre 2025, supplantant les élections municipales et législatives qui devraientrégulièrement se tenir courant 2025, au même titre que les élections régionales. L’élection présidentielle a été programmée au cours de l’année 2025, sans que les raisons de ce bouleversement de calendrier ne soient expliquées aux composantes politiques et aux organisations de la société civile qui n’ont de cesse de crier à la manœuvre pour maintenir l’actuel chef de l’Etat du Cameroun au pouvoir », écrivent les évêques de Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC).


Au cas où il brigue ce huitième mandat,l’actuel chef de l’Etat aura alors cent (100) ans s’il venait à le consommer et ceci malgré les « réserves et des contestations au sein même du parti présidentiel le Rdpc. » Les évêques semblent bien éclairés et informés sur les brouilles et batailles au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir.


Crises sociales

A travers la sortie des évêques, il y a l’appel à revoir le Code électoral qui peut embraser le pays à tout moment. En dehors de cet aspect technique, les évêques soulèvent plusieurs autres griefs qui mettent en mal la paix et le vivre ensemble. « Le pays est en proie depuis des décennies à un important déficit de gouvernance politique et économique qui a notamment suscité et stimulé des tensions sociales et politiques qui divisent les différentes composantes sociales et communautaires du Cameroun ». Au rang des crises sociales, l’on note l’émergence des foyers de crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, la recrudescence des attaques terroristes dans la région de l’Extrême Nord et une guerre larvée à la frontière entre le Cameroun et son voisin centrafricain.

Sur les tensions internes et les incursions des groupes terroristes et des bandes armées, les évêques mettent en garde : « le Cameroun en premier, mais aussi le Nigéria, le Tchad et la Centrafrique, pourrait payer les frais des incohérences politiques du pays moteur de la sous-région Afrique centrale. »


Olivier Mbessité

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