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Cosmétiques au romarin

Relance des activités du CARPEM 2025, Retour à l'orthodoxie après une impasse !

Dernière mise à jour : 27 janv.

La salle de conférence de la Fondation Tandeng Muna a servi de cadre de relance des activités du Centre africain de recherches sur les Politiques Énergétiques et Minières  (CARPEM) le 25 janvier 2025. Le sentiment d’ensemble qui se dégage que cette institution a retrouvé sa superbe.


Cette conférence de lancement qui avait pour modérateur Dr Michelle Okala Nken pur produit du CARPEM, était suivie en ligne et structurée autour de cinq exposés qui ont retenu l'attention du public durant près de trois heures d'horloge avant de s'achever par des échanges. L'honneur est revenu à Yannick Mbarga, chef de département de la recherche du CARPEM de présenter l'identité du cabinet sous un sous-thème « la fiche d'identité du CARPEM, retour sur 15 années de construction et d'installation », ensuite Nathalie Yaga, chef de département de la coopération internationale a procédé à une présentation en images du CARPEM. L'exposé du Pr Étienne Joël Atangana, enseignant-chercheur en droit public sur le sous-thème « caractéristiques épistémologiques pertinentes du CARPEM » qui a pris la forme d’une leçon inaugurale sur la théorie et la pratique qui démontre la force et l'originalité du CARPEM par la symbiose de la théorie à la pratique.


L'exposé du Dr Michelle Okala Nken sur « la force transformatrice du CARPEM » l’exemple  d'un itinéraire singulier qui est un témoignage vivant puisque son parcours constitue une preuve vivante. Pour clore les exposés, le directeur exécutif du CARPEM dans sa prise de parole a d'abord rendu un hommage à ses principaux collaborateurs et compagnons de route et un ami de longue date avec qui, l’idée nait lors d’un voyage retour dans un avion, celui de mettre sur pied un cabinet. Son sous-thème sur « les compétences académiques et innovations scientifiques, l'exemple du CARPEM en Afrique »  est venu mettre  en exergue la liaison étroite qui existe entre les deux concepts. Les compétences académiques qui devraient amener le chercheur à produire des innovations scientifiques,  lesquelles devraient lui permettre de transmettre, de compétir pour démontrer et mettre  ses compétences académiques au profit des jeunes générations. Toute chose qui montre que l'un ne peut se faire sans l'autre car il y a une interdisciplinarité.  


A propos du CARPEM

Cette association est spécialisée dans le coaching, l'arbitrage avec pour objectifs, de promouvoir l'expertise locale, en matière d'ingénierie juridique, institutionnelle, économique, financière et fiscale, en relation avec les secteurs du pétrole, du gaz, de l'électricité et des mines ; de proposer des alternatives et solutions aux grands problèmes énergétiques et miniers continentaux par tous les moyens ; de se constituer en  tremplin de professionnalisation de ses membres vers les technologies juridiques relatives aux secteurs pétroliers, gaziers et miniers. La prochaine rentrée au CARPEM est prévue pour le 8 février prochain et les modalités seront communiquées dans les différents canaux habituels d’informations.  

Clément Noumsi

 

Entretien avec Dr Stéphane ESSAGA, directeur exécutif du CARPEM


« Le CARPEM veut s’installer dans les partenariats avec les établissements, les organisations internationales

Afrique En Eveil : nous venons d'assister à la rencontre de relance du CARPEM, pourquoi maintenant ?

Dr Stéphane ESSAGA : En vérité, c'est une activité très régulière que nous avons l'habitude d'organiser depuis la création du CARPEM en 2008 qui consiste en début d'année de rassembler tous ses membres pour programmer les activités de recherche et des publications liées au thème de prédilection du CARPEM. La particularité de cette année est que nous sommes revenu à l'orthodoxie car depuis environ 5ans, nous l'avons un peu mis en berne. Ainsi, nous avons voulu rendre solennelle la reprise des activités cette année comme nous le faisions par le passé avec une réunion de relance depuis une salle de conférence,  à partir d'un lieu public comme un hôtel ou dans un campus surtout que nous avons senti un besoin au niveau des étudiants, des jeunes dans plusieurs pays, d'avoir cet espace comme un incubateur où ils peuvent être informer des thématiques et être formés à développer les idées par rapport à cela. C'est une relance officielle des activités qui ont toujours existé à un moment où la demande des formations est beaucoup plus pressante en ce moment où nos pays développent beaucoup plus des ressources naturelles (gazières, pétrolières ou de mine simplement).


AEE : votre centre de recherche est focalisé sur les mines à un moment où le Cameroun se lance véritablement dans l'exploitation minière, qu'elle est place voulez-vous occuperou y a-t-il un rôle que vous devez jouer dans ce contexte ?

Dr S.E : Oui je voudrais rappeler deux choses, c'est que le centre en lui-même est à vocation continental du moins dans l'espace francophone. Mais le Cameroun comme les autres pays fait de son mieux pour que ses richesses du sous-sol soit un atout pour pouvoir se développer et il est évident que l'avantage que le directeur exécutif est un camerounais qu'il y ait beaucoup plus de compatriotes que des ressortissants d'autres parties du continent comme l'Afrique de l'Ouest ou du Maghreb. La problématique se pose, il faut mettre en face pour ces pays, une formation adéquate qui permette à ce que l'élite de demain puisse défendre au mieux,  les intérêts de ces États là sur le plan stratégique, sur le plan juridique. Des disciplines tellement pointues puisqu'elles impliquent des nationalités étrangères, que justement, il faut se mettre à la hauteur des enjeux géostratégiques, des nouvelles zones de consommation d'énergie,   de production, la nouvelle ère de l'économie verte qui voudrait décarboniser, on veut moins utiliser le pétrole mais plus utiliser les énergies renouvelables. C'est en écoutant les thématiques, qu'on ajuste les formations, car il faut qu'on ait une élite conforme aux enjeux.

Et sur le terrain au contact de la réalité, le premier lien c'est la maîtrise des enjeux d'existence et de qualité de ressources naturelles. Si vous n’en avez pas, cela ne sert à rien de parler de droit ou d'économie. Est-ce que vous en avez? Quel volume et quelle qualité ? Ensuite la maîtrise des marchés, qui a le plus besoin? L’Europe, l'Asie, dans quelles conditions d'exportation? C'est la connaissance des paramètres géologiques,  économiques qui donc entraînent un type de formation particulière et laquelle est donc obligée d'intégrer tous ces paramètres à la fois parce que l'exploitation d'une ressource nécessite un contrat, et ce n'est seulement pas le volet juridique qui est important, c'est toutes ces disciplines qu'il faut au mieux maîtriser parce qu'elles forment un package technique, juridique et bien d'autres, c'est pourquoi au CARPEM, nous faisons promotion de l'interdisciplinarité car c'est ainsi que nous avons été formés nous aussi.


En Grande-Bretagne, on vous forme à la compréhension de ces thématiques indépendamment de vos profils initiaux et à la fin, vous êtes autant outillés que quelqu'un qui n'est que géologue ou juriste. Ainsi le CARPEM veut un peu réconcilier le savoir, le savoir ne s'accommode pas de la fragmentation.

AEE : C'est à croire que les formations ne sont pas très profondes dans les spécialités ?

Dr S.E : Non, comme vous le savez, on a besoin des ingénieurs pour détecter ou encore pour forer, c'est un métier en soi mais nous sommes un centre de recherche qui voulons au maximum tendre vers la globalité. C'est-à-dire si un ingénieur n'est qu'ingénieur, croyez-moi, ce n'est pas mal mais simplement il faudrait qu'il comprenne que ce qu'il maîtrise, fait l'objet d'une contractualisation avec des acteurs étrangers (Chinois, Australien etc.) et ces contrats-là peuvent être préjudiciables à l'État. Pour pallier une faiblesse organisationnelle, on voudrait qu'il inscrive sa spécialité dans un champ intellectuel, beaucoup plus vaste pour mieux comprendre les concepts de monétisation, de valorisation optimale. On tient compte des spécialités c'est vrai mais qui informe de la suite à avoir dans son cursus et l'inverse est vrai. Les juristes doivent comprendre que le droit ne s'applique pas de façon désincarner, il faudrait qu'on régule une activité qui a ses spécificités en terme des  enjeux géologiques de qualité, des enjeux commerciaux, les enjeux de savoir, qui peut même acheter ces ressources ? Selon que les paramètres géologiques et économiques sont d'une nature ou d'une autre, le droit lui-même en sera influencé.


AEE : Quelles sont les perspectives ?

Dr S.E : En termes de perspectives, le CARPEM 2025 ne veut plus être celui des années antérieures. Il veut justement s'installer dans les partenariats avec les universités, les organisations internationales déjà comme un espace supplémentaire de formation pour les jeunes qui sont intéressés, ensuite passer du stage de la recherche à celui des propositions comme à l'étranger selon qu'il y a des améliorations de marges qu'on aurait identifiées et on sera à la fois présent en amont dans la formation et en aval avec les partenaires universitaires, du secteur privé ou des organisations internationales, comme le veut le rôle d'un centre de recherche comme cela se fait à l'étranger.


AEE : pour terminer, que pensez-vous du concept de l'étudiant entrepreneur ?

Dr S.E : c'est exactement dans cette démarche là que nous nous affilions pour dire que la formation n'a pas de  vocation en elle-même. Elle a une vocation, c'est de créer des entrepreneurs au sens de faire quelque chose soi-même, les textes et les orientations qui existent déjà à l'international de professionnalisation des enseignements pour pouvoir créer des entrepreneurs est exactement ce à quoi nous croyons lorsque nous mettons en contact les étudiants avec les professionnels, c'est-à-dire en contact avec la réalité qui elle, est traduite justement dans les journaux spécialisés, dans la presse. Au sortir de cette sorte de moulin, qui mélange doctrine et pratique, normalement l'apprenant ou le chercheur peut identifier beaucoup plus facilement des espaces de création de valeur ajoutée, les espaces de professionnalisation.

 

Entretien réalisé par Clément Noumsi

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