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Cosmétiques au romarin

REUNION DE L’INC4 A OTTAWA : IPEN ET TERRE ET DEVELOPPEMENT MOBILISENT CONTRE LE RECYCLAGE DES PLASTIQUES

La quatrième réunion des experts du Comité Intergouvernemental de négociations chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution par les plastiques, notamment en milieu marin (INC4), se tiendra à Ottawa du 23 au 29 avril prochain.

A cette occasion, la société civile camerounaise se mobilise. Terre et Développement, ONG de protection de l’environnement, a briefé les journalistes de la presse nationale sur les enjeux de ce sommet, notamment sur la question du recyclage des plastiques. Le réseau mondial dénommé « International Pollutants Elimination Network » (IPEN) et l’ONG Terre et Développement, n’ont eu de cesse de prendre position contre ce qui apparaît déjà comme une aberration dans les documents préparatoires de la réunion de haut niveau des experts de l’INC4. Dans lesdits documents, les experts proposent le recyclage du plastique dans l’économie circulaire. Une telle proposition est brandie comme constituant une des mesures susceptibles d’accroître l’élimination du plastique. Il n’en est pourtant rien, si l’on en juge par les faits prouvés par les données scientifiques.



De fait, une étude menée en 2020 et qui a rassemblé 28 échantillons de polyéthylène haute densité (PEHD) recyclé, issue des granulés obtenus dans diverses régions du monde, dont le Cameroun, a démontré que la transformation des plastiques en granulés, constitue une source de préoccupations. Au cours d’une telle transformation, le processus n’est pas sain, comme le laisse croire l’industrie du plastique. Cette étude a mis en exergue le fait que les produits chimiques ajoutés au plastique afin de lui donner sa souplesse ou sa reluisance, viennent accroître la toxicité de ce dernier. Il en est de même des colorants, et divers autres adjuvants. Il s’en suit qu’au cours du processus de transformation des plastiques en granulés, des éléments chimiques se recomposent en diverses substances. Toute chose qui accroît la toxicité du plastique obtenu en bout de chaîne. Or, ces produits obtenus, sont des objets d’utilisation courante tels des plats et autres bocaux à usage alimentaire, des tables, des chaises, des accessoires pour véhicule ou pour téléphone, etc.

D’après les résultats des études menées en 2020, 16 000 (seize mille) produits chimiques ont été répertoriés dans les granulés de plastiques. Le quart de ces produits a été reconnu toxique. La plupart d’autres produits identifiés manquait des données complètes quant aux composés chimiques et à leur concentration. Dans ces conditions, les relevés scientifiques sont peu propices à se prononcer sur leur degré de toxicité.

 



Alors que certaines réglementations nationales et régionales existent concernant les concentrations autorisées de produits chimiques dangereux dans des plastiques, moins de 1 % des produits chimiques plastiques sont soumis à une réglementation internationale. D’où l’importance de ce sommet d’Ottawa, qui vise à aboutir à une 1ère COP (Conference of Parties) et à légiférer sur des conventions internationales régissant le commerce du plastique sous toutes ses formes dans le monde. 

 

A ce jour, il n’existe aucune norme internationale obligeant la déclaration transparente des produits chimiques tout au long de la chaîne de valeur des plastiques ou imposant la surveillance complète des produits chimiques présents dans les matériaux recyclés en granulés de plastiques. Une telle situation constitue une véritable bombe à retardement pour ce qui est de la toxicité du plastique par rapport à la santé des individus et de l’environnement.

 

Clément Noumsi

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