Intensifier la lutte contre la corruption en utilisant les langues locales
La salle de conférence de la commission nationale anti corruption du Cameroun a servi de cadre ce jeudi 16 Mai 2024 à la signature de partenariat entre la CONAC et 22 chefs de chaînes des radios communautaires. Pour le révérend Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC, « c'est le début d'un processus dont la genèse remonte au 22 juin 2023 lorsque 75 représentants de radio de proximité étaient réunis en présence du président du conseil national de la communication (CNC) avec le président de la CONAC sur les contours du projet ».
Après évaluation, 22 radios ont été choisies pour cette première phase en raison d'au moins deux par région sur l'ensemble du territoire national. Il est question d'intensifier la lutte contre la corruption comme l'a réitéré le chef de l'Etat dans son discours à la nation le 31 décembre 2023. L'objectif poursuivi par la signature de ces différentes conventions est d'insuffler une dynamique nouvelle dans la lutte contre la corruption à travers le pays avec l'appui de ces radios de proximité avec l'utilisation des langues locales pour mieux sensibiliser l'auditoire.
Bien avant la signature, les différents responsables de ces 22 radios communautaires ont suivi un renforcement des capacités autour de trois thèmes à savoir « Corruption et infractions assimilées » par Richard Fegue Ekani, suivi par Irène Morikang Tche avec « Journaliste, Éthique, Déontologie professionnelle et Intégrité » enfin « Collecte, traitement et diffusion des programmes relatifs à la lutte contre la corruption en langue locale » par Benjamin Fouda Effa, question de rappeler aux uns et aux autres qu'ils ne sont pas des agents de la CONAC, ni des OPJ (officiers de police judiciaire) encore moins des magistrats mais juste des partenaires pour une meilleure sensibilisation des communautés sur l'importance et la nécessité de lutter contre la corruption chacun à son niveau.
Réactions
Me Amadou Talla Tamto, DG Radio Aurore FM à Bertoua
« De cette brève cérémonie que nous venons de vivre avec la CONAC, il s'agit en réalité d'une convention de partenariat pour une collaboration plus étroite avec la CONAC pour l'accompagner dans ses missions. Et pour, la CONAC a choisit les radios communautaires, nous avons le privilège d'être parmi les 22 stations sélectionnées. Il s'agira d'être plus explicite dans nos émissions en langues locales pour partager les expériences, les bonnes pratiques, dénoncer les infractions connexes liées à la corruption. Notre présence ici se justifie par le fait qu'il faut être bien outillé pour en parler et faire passer le message à la cible qui est notre auditoire et cela qui justifie les trois exposés que nous avons suivi afin de renforcer nos capacités afin que nous puissions parler avec autorité de ces faits de corruption, de ses méandres, des infractions connexes, ce que dit la loi, quel est le bilan à ce jour afin dans le but d'amener les populations à comprendre que c'est une affaire qui nous concerne tous, qu'on soit en zone urbaine ou rurale, qu'on soit riche ou pauvre, il y a des attitudes qui sont des poches endémiques de la corruption ».
Henri Fouman, Glory FM Ebolowa
« Nous nous sentons ici investi d'un nouveau pouvoir non pas celui d'aller traquer ou traduire en justice les citoyens reconnus d'actes de corruption non mais plutôt des responsables appeler à servir à travers la diffusion sur nos ondes de la bonne information relative aux actes de corruption, à travers les sensibilisations, l'éducation des masses en langue locale afin les uns et les autres puissent prendre conscience que le phénomène de la corruption n'est pas seulement une affaire des hautes institutions de la république ou des hauts cadres mais que l'on peut-être pasteur, paysan ou institutrice et être passible des actes de corruption. Donc nous allons continuer ce travail de sentinelle afin que nulle n'en ignore ».
Clément Noumsi
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