La salle tripartite du palais des congrès de Yaoundé a servi de cadre du 26 au 28 septembre 2024 au colloque sur les conflits inter communautaires et la promotion du vivre ensemble au Cameroun. Il vise un double objectif, faire connaître à la communauté nationale la gravité des conflits intercommunautaires qui, s'ils ne sont pas maîtrisés ou éradiqués, pourraient remettre fondamentalement en cause la paix, l'unité nationale et la cohésion sociale ; de recueillir des propositions et de solutions pour les prévenir, les gérer et surtout les éradiquer.
Pour le président de la CNPBM Peter Mafany Musonge, la contribution des universitaires et chercheurs, des autorités administratives, traditionnelles et religieuses ainsi que ceux de la société civile sans oublier les partenaires techniques et financiers et les âmes de bonne volonté sont importantes afin que la commission puisse disposer de manière exhaustive un document qui recense les facteurs, les circonstances et les propos déclencheurs des conflits communautaire en dressant un état des lieux à l'échelle nationale, régionale, départementale et pourquoi pas même au niveau de l'arrondissement ; de disposer les données de manière à établir une cartographie des circonstances administratives dans lesquelles les conflits intercommunautaires sont légion ou risquent le plus d'éclater.
Pour les experts venus des dix régions, l'amour, le respect et l'acceptation de l'autre sont les facteurs à prendre en compte pour le promouvoir le vivre ensemble et barrer la route à ces conflits. Ce colloque a mis en lumière les principales causes des rivalités au Cameroun, diversité éthique, accès inéquitable aux ressources, désignation de chef traditionnel, problème foncier sont autant de sources à l'origine des conflits. Le secrétaire général de la CNPBM Dr Cornélius CHI ASAFOR et coordonnateur du Colloque, a présenté les principales thématiques des quatre plénières : « socio histoire des conflits inter communautaires au Cameroun : genèse, facteurs de dynamisme »; « les conflits intercommunautaires et la promotion du vivre ensemble» ; « les pouvoirs publics et les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution de conflits intercommunautaires » et « les conflits intercommunautaires au Cameroun et l'impératif d'une veille stratégique ».
Pour le Pr Paul ABOUNA anthropologue et qui a présenté la leçon inaugurale très applaudi, il faut proposer des solutions normatives dans le cas où on peut réviser certaines de lois en rapport avec la terre, avec les discours que l'on peut tenir, vis à vis des autres communautés au premier niveau, ensuite au deuxième niveau, on doit veiller à un minimum de justice sociale dans notre pays, c'est-à-dire qu'on puisse partager plus ou moins la terre, ce que nos efforts nous donnent ». Pour le Pr Abbé Jean Marie BODO, président du comité scientifique du colloque « l’acceptation de l’autre, l’amitié que nous avons, sont des terrains d’entente, des choses en commun, ce qui peut nous diviser est moindre que ce qui nous rassemble car les différences nous rendent forts ».
Les camerounais dans leurs diversités sociolinguistiques et culturelles sont appelés désormais à promouvoir la paix plus que jamais, l'unité et le vivre ensemble dans leurs localités respectives afin d'éviter les conflits et garantir la cohésion sociale.
Clément Noumsi
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