De fait, les messages qu’offrent le Mali, le Burkina Faso, le Niger et dans une moindre mesure le Gabon, sont plus que jamais d’actualité. L’Afrique a compris qu’il était de son intérêt de s’inscrire au cœur des interstices qui s’offrent désormais aux nations, au travers des couloirs issus des luttes hégémoniques. Celles-ci s’affirment désormais auprès des puissances, notamment celles qui se disent tutélaires des pays et des peuples du continent. Il s’agit des puissances qui naguère, s’entendaient pour truander l’Afrique de toutes parts, lui faisant porter tous les péchés capitaux.
Il semble qu’on soit aujourd’hui sur le point d’aboutir à un point de rupture. Une telle rupture serait désormais favorable aux peuples naguère meurtris par les joutes issues des césures politiques, économiques ou sociétales, instillées par les dominateurs. De tels procédés n’ont abouti qu’à la misère continuelle pour les populations africaines.
Les peuples en lutte, les peuples en branle, peuvent désormais s’estimer heureux, d’accomplir et de resplendir sur une volonté d’affranchissement qui leur donnera enfin ce pour lequel ils tendent, tant il est vrai que tout combat se gagne d’abord par la volonté de vaincre. Cette volonté, les Africains l’ont toujours eue, mais le timing de l’Histoire n’est pas toujours fait de traits réguliers et continus. Il est fait de zigs-zags, parfois de cercles, entrebâillés d’ouverture et de fragilité. Il est fait d’hésitations et de contournements, de frêles évolutions qui contrarient les astreintes que veulent se donner les oppresseurs.
Le timing de l’Histoire serpente et prend parfois des formes incompréhensibles, d’une évanescence fébrile. Certains évènements historiques tels que ceux que nous vivons aujourd’hui, peuvent échapper à toute prévisibilité et mettre à mal, les prévisionnistes les plus subtils. Ces évènements se mettent en place à l’issu des atermoiements ombrageux, échappant à toute emprise humainement contrôlable. Ces contingences historiques inattendues, ces happenings, souvent non désirés, peuvent parfois servir comme accélérateurs de l’Histoire. Ils sont susceptibles de biaiser les perceptions et les résultats attendus par certaines offres politiques issues des oppresseurs.
C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’un jour nouveau se lève sur le continent. Ce jour est celui, non de la revanche, mais d’une coopération mieux assurée, non de la consolation, mais d’une stimulation à nulle autre pareille, vers les aspirations pour un devenir meilleur voire radieux. Il ne s’agit point de faire dans la forfanterie, mais de s’inscrire dans un travail acharné, afin de mériter effectivement notre liberté.
TIENTCHEU KAMENI Maurice
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